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Rêve à la périphérie, terreur au milieu
Making of de Nouri Bouzid présenté au cycle du film tunisien à Annaba
Publié dans El Watan le 16 - 12 - 2009

Making Of, dernier long métrage de Nouri Bouzid, a suscité un vif débat après sa projection samedi soir au Centre culturel français de Annaba dans le cadre du cycle du film tunisien.
Annaba. De notre envoyé spécial
Choukri, Bahta pour les intimes, est un jeune Tunisien qui aime la danse hip- hop. Avec ses copains, il organise des battles dans l'underground tunisois. La police, qui contrôle tout dans ce petit pays, se mêle. Non, les jeunes n'ont même pas le droit de s'amuser ! Chômeur, Choukri veut quitter le pays, aller en Europe trouver une meilleure vie. La Tunisie n'est, contrairement à l'opinion dominante, pas un pays épargné par le chômage. Bahta est rebelle. Il est blessé par les images qu'il a vues dans un café sur l'occupation de l'Irak. Il déborde d'énergie. Il accepte d'être fouetté par son père après avoir tenté de voler l'argent de son grand-père. Vie en dents de scie. Il enfile la tenue de son cousin policier et va prêcher la bonne parole dans un café. « Vous voulez, la démocratie, c'est ça ? », crie-t-il. Il est repéré par deux clients barbus qui le poursuivent. C'est le début de la fin pour un jeune qui voulait tout simplement vivre. Bahta est « pris en charge » par un ancien enseignant qui le bombarde de leçons de morale chargées de religiosité. En termes crues, il « kamikaze » son esprit. C'est l'endoctrinement à l'état pur. Bahta doit abandonner le hip-hop, oublier sa copine Souad, se consacrer à Dieu et penser aux « houris » du Paradis. Rien que cela. Partagé entre deux sentiments, il ne veut pas devenir terroriste mais s'adapte à sa nouvelle situation. Il veut être « martyr » mais ne sait pas trop comment. Il s'entoure d'une ceinture explosive et court dans la ville. Le drame ne viendra mais pas de la manière qu'on peut l'imaginer... Nouri Bouzid explique, à trois reprises et à l'intérieur du film à son acteur, Lotfi Abdelli, la démarche de l'œuvre d'où le titre making of. « L'acteur m'a confié ses peurs à lui. Et j'avoue qu'il y a eu de la manipulation de ma part », a-t-il dit lors des débats après la projection du long métrage.
Dans le film, Lotfi Abdeli demande à Nouri Bouzid de lui expliquer le sens de l'œuvre. « De danseur, tu veux faire de moi un intégriste puis un terroriste. Où veux-tu en venir ? Et tu me mets devant un barbu qui refuse l'art de la danse », dit-il presque en colère. « Je ne voulais pas caricaturer l'intégriste, car si je le faisais, il ne fait plus peur », a dit le cinéaste. Selon lui, making of aspire à démontrer la manière de ne pas devenir terroriste, pas à le devenir. « La mère et la petite amie de Choukri ont tenté de le dissuader de commettre l'irréparable. Il refuse de tuer les autres. Beaucoup parmi les jeunes endoctrinés n'acceptent pas cela également. Je crois que les héros sont ceux qui refusent d'assassiner les autres également », a expliqué Nouri Bouzid. Selon lui, les extrémistes choisissent toujours les maillons faibles et les rebelles pour les embrigader pour la cause du djihadisme. « Avant d'élaborer le film, je suis parti au Maroc où j'ai lu trois thèses de doctorat sur les modes d'endoctrinement », a-t-il expliqué. Certains intervenants lui ont reproché d'avoir reproduit l'image qu'a l'Occident de l'Islam politique. « Pas du tout, c'est le contraire que j'offre au spectateur, lui permettre de voir que cette violence collée à l'Islam est infondée. C'est pour cela que je donne plusieurs lectures sur cette religion dans le film, la mienne, celle de l'acteur, celle de Choukri et celle du maître intégriste. Le film ne porte aucune égratignure sur le sacré », a-t-il relevé soulignant qu'il voulait provoquer un débat. « Il n'y a pas de lutte contre le terrorisme, s'il n'y a pas de liberté d'expression », a noté le réalisateur de Les Sabots en or. Le cinéaste a dit que le long métrage a eu un accueil spectaculaire en Tunisie : « Je suis harcelé, les gens me demandent de faire un autre film », a-t-il dit. making of, qui vient de sortir en Europe, a obtenu le Taghit d'or des Journées cinématographiques de Carthage et le premier prix du Festival du film arabe d'Oran.
Lotfi Abdelli, 39 ans, est devenu une célébrité dans son pays et dans le monde arabe. ll a remporté le prix de la meilleure interprétation masculine aux Journées cinématographiques de Carthage. Lotfi Abdelli a déjà joué dans un autre film de Nouri Bouzid, Poupées d'argile, sorti en 2004, un film sur « le commerce » des domestiques de maison. Lotfi Abdelli fait fureur actuellement avec un one-man-show, Made in Tunisia. Dans ce spectacle, l'auteur s'interroge, sur un ton sarcastique, comment la Tunisie a-t-elle pu échapper à... la crise économique. Lotfi Abdelli pouvait poser la même question sur l'Algérie, mais bon... L'homme des cendres, un autre film de Nouri Bouzid, a également été présenté à la faveur du cycle du film tunisien. Sorti en 1986, ce film, qui a valu au cinéaste une fetwa et une attaque des milieux d'extrême gauche, a traité du sujet - encore tabou dans les sociétés arabes - de la pédophilie. A travers l'histoire d'El Hachemi, qui ne veut pas assister à son propre mariage, et Fatfat, qui admet à peine son homosexualité, Nouri Bouzid a levé un voile sur le viol des jeunes garçons. « Des enfants qui subissent la violence et qui se taisent. Quand j'étais gamin, j'avais moi même peur des hommes et de leurs regards », a-t-il soutenu lors d'un débat. La société tunisienne refuse de voir de face ce problème pour le régler. « Ce film a coïncidé avec des problèmes dans le monde arabe. Dès notre jeune âge, on nous a appris la défaite, pas la victoire », a-t-il soutenu.


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