Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, veut définitivement clore le sulfureux dossier des agriculteurs dits assimilés. « C'est un problème qui les oppose (agriculteurs assimilés) au liquidateur de la société de leasing Salem. Au ministère de l'Agriculture, nous n'avons aucune responsabilité », a-t-il répondu à une question qui évoquait le devenir des 300 agriculteurs assimilés. Benaïsssa intervenait lors d'un point de presse tenu en marge d'une rencontre sur la filière céréalière. Le ministre a rappelé que « ces jeunes agriculteurs » ont contracté un « matériel dans le cadre d'un contrat de leasing auprès de la société Salem, actuellement liquidée ». « Certains ont pris des ordinateurs, d'autres ont eu un équipement de collecte de lait et des tracteurs. Ils demandent l'effacement de leurs dettes. On ne peut pas mettre leurs impayés dans la catégorie de dettes », ajoute-t-il, non sans reconnaître toutefois que le problème reste « douloureux » pour certains d'entre eux. « Nous essayons de comprendre la difficulté de certains. Nous avons dit que nous pouvons les aider à trouver du travail. Mais il n'y a pas de solution pour leur problème dans le cadre de l'action de l'annulation des dettes », dira-t-il. En clair, les propos du ministre sonne comme un désengagement clair et net par rapport à un dossier de plus en plus encombrant. Contacté par nos soins, Hakim Fliti, porte-parole du collectif des agriculteurs dits assimilés, est resté songeur. « On veut que le ministre assume ses responsabilités en tant que ministre de tutelle », soutient-il. Mardi dernier, les représentants dudit collectif se sont réunis avec le chef de cabinet du ministère de l'Agriculture dans l'optique de trouver une solution idoine. « Il n'y a pas eu d'entente. On nous a dit que notre problème est une affaire de leasing et de ce fait nous n'ouvrons pas droit au programme de l'effacement des dettes des agriculteurs. Nous avons toutes les preuves qui prouvent le contraire. Ils savent bien que nous sommes dans notre droit », affirme-t-il. Ceci étant, notre interlocuteur indique que les agriculteurs ne sont pas prêts à se taire. « Nous avons déjà désigné un avocat qui va nous accompagner dans notre démarche. Nous n'hésiterons pas à déposer une plainte collective contre le ministre de l'Agriculture », menace le porte-parole du collectif des agriculteurs dits assimilés, en précisant que « nous comptons également organiser une action collective », sans préciser la nature. Au nombre de 300, dont une quarantaine sont sous la menace de la justice, ces agriculteurs exigent l'effacement de leurs dettes dans le cadre des mesures annoncées en ce sens au profit des agriculteurs par le président de la République et l'arrêt des poursuites judiciaires engagées à leur encontre. Ils réclament également l'ouverture d'une commission d'enquête pour lever le voile sur les dessous des contrats de leasing contractés auprès de la société Salem, qualifiés, au demeurant d'« arnaque ».