Devant un parterre de jeunes militants – le local s'est avéré exigu pour les contenir – l'opposant a déclaré : «Par cette action, le FFS fait le jeu du pouvoir en devenant un instrument de l'Etat car son initiative n'apporte rien de nouveau sur le terrain. Pis, elle intervient au moment où le collectif de l'opposition est arrivé au stade d'une maturation avérée malgré la diversité de ses courants politiques. Intervenir en ce moment ne peut que troubler l'opinion publique, en plein combat pacifique contre le pouvoir en place dont le Président est valétudinaire.» Le membre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) se dit «attristé» lorsque le FFS s'est «octroyé le pouvoir de proposer l'annulation de toutes les actions de l'opposition en contrepartie d'une nouvelle approche occultant la plateforme de Zéralda. Par correction, j'ai exprimé un refus poli à cette action». Le chef de file de Jil Jadid s'est interrogé, par ailleurs, sur le ton pris par le plus vieux parti de l'opposition qui n'hésite pas «à faire l'éloge du FLN», ajoutant que «le parti d'Aït Ahmed oublie qu'il a boycotté à maintes reprises des élections présidentielles comme nous lorsque Jil Jadid s'est retiré de la course à la présidentielle du 17 avril dernier après avoir su que les dés étaient pipés». Poursuivant son analyse, le jeune opposant a estimé que «le changement de la ligne du parti d'Aït Ahmed a fait fuir plusieurs cadres de sa formation politique, puisque les nouvelles orientations ne répondent plus aux attentes de ses militants dont nombre ont quitté le FFS pour venir grossir les rangs de notre parti car il partage leur cause». Les ovations de l'assistance interrompaient souvent le discours de Soufiane Djilali notamment lorsqu'il s'est mis, fidèle à son langage acerbe, à critiquer la vacance du pouvoir. «Quelle est l'utilité du pouvoir en place lorsque l'on sait que l'Algérie importe tous ses besoins, même en sport puisque l'équipe nationale de football obéit à cette règle ? Si le pays continue dans cette logique et que l'on n'agit pas maintenant, dans dix ans nous nous retrouverons avec 70% de la population active au chômage», a averti celui qui plaide pour une transition démocratique pacifique.