Le titre du film qui sera diffusé ce mercredi sur France 2 ne peut pas être plus court, il s'intitule simplement Camus. Parmi les scènes mémorables que revivront avec intensité les téléspectateurs algériens et aussi les Français d'Algérie qui ont connu cette fameuse journée de 1956. Jour où, la proposition d'Albert Camus d'une trêve civile fut vilipendée par des manifestants remontés à bloc contre l'écrivain. Cet événement mis en scène dans cette fiction réalisée par Laurent Jaoui sera l'un des temps-clé du film tourné au début de l'année 2009 à Tarascon dans les Bouches-du-Rhône (lire notre édition du 16 mars 2009). Les contestataires huèrent avec une rare violence cette tentative et défilèrent dans les rues d'Alger aux cris de : « A mort Camus ! », joignant dans le même sac le président du conseil, Pierre Mendès-France. C'était le 22 janvier 1956. Du côté algérien, si certains du FLN étaient présents au cercle du progrès pour écouter avec attention, voire avec curiosité, cette tentative inédite, beaucoup refusaient d'emblée tout ce qui aurait pu s'assimiler à une démobilisation, l'indépendance étant la seule proposition négociable possible. Camus, après ce jour difficile pour lui, ne parla plus d'Algérie, refusant tout paraphe de quelque pétition que ce soit, jusqu'à sa mort, le 4 janvier 1960, il y a exactement cinquante ans ce lundi 4 janvier 2010. Le film, une première, entend retracer les dix dernières années du prix Nobel obtenu par l'auteur de L'Etranger, en décembre 1957. Cette vie d'écriture, de soucis quotidiens et de tourments face à l'histoire est interprétée par Stéphane Freiss, Anouk Grinberg dans la peau de Mme Francine Camus. * 20h 35, mercredi 6 janvier, France 2, durée 105 minutes