Cet artiste a depuis une quinzaine d'années mis son savoir-faire au service de sa fidèle clientèle. Karim Kadid a grandi au sein d'une famille où la broderie occupait une place de choix. Bien qu'ayant entamé des études de dessin en bâtiment, Karim comprendra très vite que son cheval de bataille est incontestablement l'univers de la mode. Dès lors, il décide d'ouvrir à Miliana en 2002 une école spécialisée dans la broderie main, la reproduction et la restauration des vieilles pièces. Comme il l'explique si bien, après la fermeture de la célèbre école de broderie de sa ville natale, il fut dans l'obligation de sauvegarder ce patrimoine inestimable. Il a ainsi récupéré la majorité des ouvrières, façon singulière également de préserver des postes de travail. Voulant se perfectionner davantage, il s'inscrit durant trois années dans une école privée de stylisme. Si Karim Kadid a toujours estimé qu'il se considère comme un styliste de haute couture, il n'en demeure pas moins qu'il est convaincu que la broderie n'a fait que compléter son savoir-faire. Après avoir découvert les arcanes de la mode, la publicité, Karim s'est fait un nom dans le cinéma. En effet, il a personnalisé l'image de l'Algérie à travers la richesse de ses costumes. Il a confectionné la plupart des costumes de scène du feuilleton Le médaillon, réalisé par Baya Hachemi. Karim Kadid est un jeune à la recherche d'un idéal, celui de la perfection du travail. C'est chose faite, puisque au niveau de sa toute nouvelle boutique Lilet Elhenna, située au niveau de Ouled Fayet, la clientèle ne désemplit pas. Antre de la broderie ancienne, cet espace est des plus attrayants. Dès le seuil, le regard est ébloui devant le design et la décoration choisis. Le mobilier en bois forgé et certains accessoires de décoration choisis datent de la fin du XVIIIe siècle. Ce sont, nous dit Karim, des objets ayant appartenu à son arrière-grand-mère, c'est dire que l'homme accorde une importance capitale aux reliques de valeur. Dans une penderie sont soigneusement rangés des caftans typiquement algériens, de longues étoles, des haïks, le tout rehaussé par des broderies au fil de soie ou encore au fil torsadé. Les étagères, pour leur part, sont réservées aux larges ceintures à la belle passementerie. Comme Karim a plus d'une corde à son arc, il nous dévoilera en exclusivité sa première collection de babouches aux couleurs chatoyantes et aux empiècements variés... et des bijoux anciens mis à la disposition des potentiels intéressés. Des nappes et des serviettes de café - finement brodées sur la toile de jute aux différents tons - sont soigneusement agencés sur une large étagère. « Les babouches et les bijoux, explique le styliste, ne sont que la parachèvement de cette collection de haute couture », dit-il. La maison de haute couture Kadid est un label de référence où le sur-mesure et la pièce unique sont d'usage. « Nous offrons non seulement une panoplie de tenues, mais aussi les orientons dans leur choix. » Franc connaisseur des podiums, Karim Kadid présentera prochainement sa nouvelle collection de caftans algériens 2010, où pas moins d'une cinquantaine de modèles seront dévoilés aux quelques privilégiés.