La wilaya de Bouira, de par son important parc olivier, reste l'une des régions du pays les plus en vue en matière de production d'huile d'olive. La partie la plus importante de la production est concentrée dans la région Est de la wilaya. L'activité continue à moisir dans le traditionnel et la majeure partie des arbres rustiques appartiennent au domaine privé. La cueillette demeure ancestrale et familiale, même si, ces dernières années, des commerçants venant des autres wilayas du pays dressent des baraques au bord des routes pour acheter des olives. Sur le plan de la qualité, la région Est de la wilaya demeure un porte-drapeau, puisque l'huile de M'Chedallah et de Chorfa est, de l'avis des plus initiés, l'une des moins acides du bassin méditerranéen. Cette réputation est toutefois ternie par ces spéculateurs qui proposent une huile souvent «coupée» avec d'autres, sur les bords des routes et de l'autoroute traversant la région. Par un passé récent, le produit aux vertus médicales partait même à l'étranger. Cependant, la situation est devenue rude cette année. Le phénomène de «l'alternance» fait que l'olivier produit abondamment une année sur deux, le retard des pluies, la hausse de la température en été, sont trois facteurs qui réduiront sensiblement la production oléicole cette année. Les professionnels du secteur s'attendent à une production qui avoisinera les 4 millions de litres. Il est opportun de préciser que l'année passée, les récoltes avaient donné plus de 11 millions de litres. La sensible baisse affectera à ne pas douter la saison, puisqu'elle réduira l'emploi au niveau des 211 huileries que compte la wilaya. La saison oléicole qui vient de débuter est une aubaine pour la région Est, où les nombreux chômeurs trouvent un emploi saisonnier, surtout que plus de 80% de la production provient de cette partie de la wilaya. La modernisation des pressoirs, conçus pour des productions beaucoup plus importantes, écourtera à ne pas douter la période du ramassage. Les facteurs climatiques ont affecté la qualité produite. Précisons que la meilleure huile reste celle de la région de M'Chedallah et Chorfa, où la variété Achemlal donne une huile avec un taux d'acidité inférieur à 2%. La rareté du produit cette saison influera aussi sur le prix de vente. Les conséquences de la saison 2013-2014, où la production avait été la plus minime (moins de 2 millions de litres ndlr), suite à l'apparition d'une maladie qui avait affecté les oliviers, a tiré les prix vers le haut, puisque le litre d'une bonne huile est cédé à plus de 600 DA voire 700 DA/l. La barre dépassera facilement les 750 DA cette année. La récolte, qui reste artisanale, l'âge des oliviers et le réchauffement climatique continuent à faire de la filière une activité de subsistance et à se limiter au carcan familial. Même les projets de plantation lancés il y a quelques années au sud de la wilaya se sont avérés infructueux et l'oléiculture reste une activité exclusive de la région nord et est de la wilaya.