Si l'augmentation du prix du sucre a suscité un mécontentement généralisé au sein de la population, les contrebandiers, dont le seul intérêt est l'argent, et qu'importe sa couleur, se sont convertis en « importateurs » de ce produit, ces dernières semaines. Le sucre en question, dont il est difficile de contrôler la qualité, est écoulé à l'extrême-ouest du pays, notamment dans les villes frontalières, comme Maghnia, Bab El Assa, Beni Boussaïd et Marsat Ben M'hidi. Reléguant la qualité en seconde position, les pères de famille préfèrent s'approvisionner entre 50 et 60 DA le kilogramme. Même si la couleur tire plus vers le gris ou parfois le noir, le sucre marocain semble avoir trouvé preneur. Ce produit qui, il y a quelques années, prenait le sens inverse en raison de son prix qui, une fois échangé, revenait moins cher aux ménagères marocaines, est aujourd'hui reversé sur le marché algérien. Comment expliquer ce revirement de situation ? « Les contrebandiers ne sont pas perdant, puisque leur commerce est fait à la base du troc, et va savoir ce qu'ils ont "exporté" pour nous importer ce sucre dont on ignore la provenance », s'indigne un commerçant au fait de cette histoire. Ainsi donc, le sucre rejoint la panoplie des produits alimentaires marocains écoulés dans cette région, comme les agrumes, la pomme de terre et les boissons gazeuses.