Alors qu'ils attendaient l'acquisition du reste de l'équipement dont ils ont bénéficié, les jeunes investisseurs ont été sommés de rembourser et de payer le loyer. Pendant que la santé de dizaines d'éleveurs et d'agriculteurs “bénéficiaires” de prêts Ansej connaît un état délétère, conséquence de leur grève de la faim – elle est à son 15e jour au dimanche 27 novembre – voilà que des jeunes, ingénieurs chômeurs, ayant bénéficié d'unités de motoculture font face à une impasse identique à celle des grévistes de la faim : harcèlement pour rembourser ce que “nous n'avons pas encore acquis”. Se composant d'une soixantaine de jeunes, ces investisseurs bénéficiaires de motoculteurs à Tizi Ouzou dans le cadre du Pnda-Fndra ont tenu déjà, la semaine dernière, un sit-in devant le siège de la wilaya pour interpeller les autorités compétentes sur leur situation “au bord de la faillite”. S'adressant au directeur de la société de leasing mobilier (Salem) par lettre, les jeunes investisseurs expliquent qu'au moment où ils attendent l'acquisition du reste du matériel agricole et la remise de papiers (cartes grises) pour finaliser leur programme devant être suivi d'un accompagnement dans l'activité agricole, comme prévu dans les projets, contre toute attente, indiquent-ils, “nous reçûmes, début septembre dernier, des échéanciers de remboursement suivis de mises en demeure nous intimant à verser des dizaines de millions de centimes de loyers impayés depuis 2003", sans quoi, nous serions traduits devant la justice”. Aussi, protestent-ils dans leur document, “nous affirmons que nous n'avions jamais été mis au courant de cette clause auparavant”, nous demandant “comment pouvoir rembourser alors que nous n'avions acquis qu'une partie du matériel nécessaire pour rentabiliser notre activité ?” Pour sortir de cette impasse et mettre fin à leur cauchemar, ils proposent à la société de leasing “d'annuler les mises en demeure, de cesser les intimidations, car nous sommes les victimes de cette impasse, l'acquisition, pour ceux qui le souhaitent, du matériel restant, l'exonération de la TVA, l'allongement de la durée du prêt à 10 ans (…) et l'élaboration d'un échéancier de remboursement assoupli avec la fixation, comme prévu, à 4,5% de la marge bénéficiaire au compte de la société Salem”. “C'est uniquement ainsi que nous pourrons rembourser”, précisent-ils en proposant la tenue, en urgence, d'une réunion qui regrouperait tous les concernés (ministère de l'Agriculture, la DAS, la société de leasing et les “bénéficiaires”) pour trouver ensemble une solution. S. Yermèche