Les Etats-Unis ont choisi de revoir leur système de sécurisation des aéroports. Il n'est plus question de la liste noire des pays à risque, qui a tant irrité Alger, mais d'un examen approfondi des profils des passagers qui foulent le sol américain ainsi que d'une adaptation des contrôles selon les menaces éventuelles. Dans une conférence de presse organisée hier au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger, le responsable de la communication, John Brown, a tenu à préciser que « ces mesures seront appliquées à tous les passagers venus de différents pays, de la même manière ». « Ces protocoles de sécurité nouveaux, plus flexibles, sont adaptés pour refléter les informations les plus récentes disponibles auprès des autorités américaines et seront appliqués de la même manière à tous les passagers aériens à destination des Etats-Unis. » Ces protocoles ont été élaborés après un rigoureux processus d'examen interorganisme et ce en consultation avec la communauté du renseignement et de l'application des lois et avec la contribution des partenaires gouvernementaux et industriels partout dans le monde », expliquent les représentants de l'ambassade américaine à Alger. Reculade ? Si l'annulation de la liste noire du gouvernement peut apparaître, à première vue, comme un renoncement, il semble, en y regardant de plus près, que ce n'est là qu'un « ajustement » du système de sécurisation des aéroports américains. L'Administration Obama a pris le soin de ménager bien sûr les susceptibilités des pays qui se trouvaient classés dans la liste des pays à risque.John Brown vante la « flexibilité » de ces nouvelles mesures. « Elles sont basées sur les menaces actuelles, en prenant en compte les renseignements en temps réel. Un processus élaboré en collaboration avec nos partenaires internationaux. Nous apprécions, à cet effet, le soutien de tous nos partenaires et notamment l'Algérie », souligne-t-il. Le représentant de l'ambassade refuse de parler de « pressions » qui émaneraient des pays inscrits dans la liste, se contentant d'affirmer que l'annulation de la liste noire est le résultat de « consultations » de leurs partenaires dans le monde. Des « consultations » ont eu lieu entre des responsables algériens et américains à Washington D.C. comme à Alger. « Nous sommes heureux de trouver une solution acceptable pour les Algériens et les Américains », déclare-t-il en souriant. M. Brown se réjouit, notamment, du fait que ce nouveau système sera plus « rapide », plus « sûr » et bien plus « efficace ». Pour autant, les scanners et les fouilles corporelles resteront de mise. « Nous comptons utiliser les nouvelles technologies, il existe plusieurs nouveaux systèmes dont ceux de détection de traces d'explosif, d'imagerie. Le gouvernement américain emploiera également des équipes canines et la traditionnelle fouille corporelle », dit John Brown. Il est à rappeler que « les mesures d'urgence » établies par le gouvernement américain faisaient suite à la tentative d'attentat à la bombe du 25 décembre 2009 à bord du vol Northwest, effectuée par un jeune Nigérian. L'Algérie était classée parmi les 14 pays les plus dangereux au monde.