La violence verbale et physique et la nervosité excessive meublent au quotidien les espaces publics de nos villes et villages. Au moindre accrochage verbal contradictoire entre antagonistes, on perd la raison et on s'emballe tout de suite en en venant aux mains et à d'autres objets contondants, cherchant à faire du mal à autrui. Pas plus loin qu'à la fin de la semaine passée, deux jeunes voisins, habitant le même immeuble d'un quartier de la ville de Médéa, se sont emportés pour une simple question de mésentente entre voisinage, jusqu'à commettre encore un autre ignoble crime à l'arme blanche. Deux familles ont été endeuillées par ce tragique drame, dont l'une pleure son fils tué par des coups de couteau et enterré samedi dernier au cimetière de la cité, et l'autre pleure son fils conduit, avec des menottes, en prison. Elles ne comprennent pas aujourd'hui comment ce malheur s'est abattu sur leur tête. Mais une question se pose : comment notre société en est-elle arrivée à ce stade de violence ? Pourtant, dans nos coutumes et traditions, ces comportements restent rares? Certes, l'Algérien est réputé avoir un sang chaud, mais pas au point de donner la mort gratuitement. La situation est critique, le phénomène de la violence, sous tous ses aspects, prend chaque jour des proportions alarmantes. Les disputes, les agressions et les tentatives de suicide sont légion chaque jour à travers nos cités urbaines. Le pourquoi de ce fléau reste encore inconnu. Pour certains psychologues, la violence n'est que la conséquence de la perte des notions éducatives de base au sein de la famille, première cellule sociale. Les causes sont multiples. L'une d'elles, souligne-t-on, peut être la traduction d'un mal-être profond résultant de la situation socio-économique déplorable dans laquelle se débat une frange de la population. Elle résulte aussi de la défaillance de la communication, précise-t-on, au sein de notre contexte social, où les gens préfèrent user de violence que le dialogue. L'amplification de la violence au sein de notre société est un fléau qui touche plusieurs pays de la planète, s'accordent à dire les socio-psychologues. Le prendre rapidement en charge en explorant sa genèse et sa provenance serait pour nos interlocuteurs le meilleur moyen pour lui dresser une barrière avant qu'il ne s'ancre et se propage davantage à toutes les tranches d'âge de la société.