Comme les précédents, le cessez-le-feu conclu cette semaine entre les factions palestiniennes de Ghaza et Israël devrait aussi être de courte durée. La raison ? Les Palestiniens sont persuadés que Tel-Aviv attaquera encore leur enclave cet été, ce qui provoquera un conflit important. Un dirigeant du Jihad islamique palestinien a estimé à ce propos, dans une déclaration faite mardi à la chaîne de télévision Al Mayadeen, que la récente agression israélienne contre Ghaza est un «exercice militaire» précédant une guerre de grande ampleur l'été prochain. «Je prévois qu'une guerre éclatera cet été, à la suite des tentatives israéliennes de désarmer les factions palestiniennes à Ghaza», a déclaré le chef du groupe, Ziad Al Nakhala. M. Nakhala a tenu à préciser, à l'occasion, que «la politique récemment adoptée par Tsahal, consistant à bombarder des immeubles à plusieurs étages et les maisons des chefs de faction dans la bande de Ghaza, ne resterait pas sans réponse». Il a accusé par ailleurs Israël de chercher constamment à «creuser un fossé entre le Hamas et l'Autorité palestinienne», affirmant que la relation entre les deux mouvements était stable. «La coordination entre nous et le Fatah est au plus haut niveau», a-t-il insisté avant de remercier le dirigeant du Hamas, Yahya Sinwar, pour avoir permis aux factions de «riposter» aux attaques d'Israël. Combat inégal La dernière grande agression militaire israélienne contre Ghaza remonte à 2008. Elle avait alors suscité une large réprobation dans l'opinion internationale, en raison de son caractère jugé disproportionné, du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens, et de l'utilisation par l'armée israélienne d'armes dont l'usage est restreint ou limité par le droit international humanitaire. 1315 Palestiniens avaient été tués dans l'offensive israélienne et plus de 5285 autres blessés. Selon le Centre palestinien pour les droits de l'homme, les civils composent 65% des tués. Côté israélien, 3 civils et 10 soldats israéliens ont perdu la vie. Les termes du dernier accord de cessez-le-feu ne sont pas connus pour le moment. Il est cependant à rappeler que les récentes trêves ont toutes été de courte durée. Après deux jours de graves violences à Ghaza, les plus importantes enregistrées dans l'enclave depuis 2014, Palestiniens et Israéliens ont accepté dans la nuit de dimanche 5 à lundi 6 mai un cessez-le-feu. La flambée de violence a fait quatre morts côté israélien et 23 côté palestinien. Guerre éclair L'aviation et l'artillerie israéliennes ont frappé plus de 320 objectifs du Hamas et du Jihad islamique à travers la bande de Ghaza, visant des combattants des groupes armés mais aussi des objectifs civils. Les pertes humaines et matérielles sont considérables. A l'inverse, les attaques palestiniennes ont été très rudimentaires et surtout imprécises. Sur les 690 roquettes tirées samedi 4 et dimanche 5 mai depuis la bande de Ghaza, seules 35 ont touché des zones habitées en Israël, soit 5% d'entre elles. 95% ont donc manqué leurs cibles à cause de leur imprécision et de l'efficacité du système de défense baptisé Dôme de fer. Selon l'armée israélienne, 86% des roquettes ayant menacé des secteurs résidentiels ont été détruites. Selon des sites spécialisés, l'affrontement du week-end entre les deux parties a duré 41 heures, soit en moyenne près de 17 roquettes tirées toutes les heures. Dimanche soir, les Palestiniens ont lancé une grosse salve de 117 engins en une heure, pour tenter de saturer les défenses israéliennes, notamment la puissance de calcul du système antimissile.