Sans se montrer alarmistes par une situation épidémiologique aggravée par l'appariation de nombreux de cas d'hépatite A, les intervenants à la journée d'étude sur les maladies à transmission hydrique, tenue mercredi dernier à Jijel, ont tout de même fait un constat qui est loin d'être reluisant. D'abord par l'absence de mesures efficaces pour endiguer ces maladies, et ensuite par le manque d'hygiène qui sévit à plusieurs niveaux, notamment en ce qui concerne la qualité de l'eau consommée et de certains produits alimentaires sensibles qu'on expose dans des conditions d'hygiène dégradées. Réagissant à ce constat, un spécialiste en épidémiologie a pointé du doigt les partenaires du secteur de la santé. «La santé subit les défaillances des autres», a-t-il déploré. Il reste que la cote d'alerte est atteinte par une proportion qui donne froid dans le dos quand on avance que les MTH représentent 61,8% des maladies à déclaration obligatoire à Jijel. Un taux élevé quand on sait que ces pathologies ne représentent que 25% de l'ensemble des maladies à déclaration obligatoire recensées à l'échelle nationale. Ceci dit, si aucun cas de fièvre typhoïde, de dysenterie ou de choléra n'a été enregistré durant cette année et même l'année passée, Jijel a cependant vécu une situation épidémiologique difficile avec un net regain d'apparition de l'hépatite A. En 2018, plus de 1600 cas ont été enregistrés, tandis que cette année, les chiffres avancés font état de 182 cas jusqu'au 17 juin courant. 127 cas ont été confirmés par des sérologies positives et un décès a été déploré à l'hôpital de Taher. Il s'agit d'une fillette de 6 ans, décédée des suites d'une insuffisance hépatique. Une commission d'enquête est en déplacement à Jijel pour procéder à des prélèvements d'eau dans les localités les plus touchées pour tenter de maîtriser la situation.