Le colonel de la Wilaya IV historique, Youcef El Khatib, dit Si Hassan, soutient que l'histoire de la guerre de Libération nationale « demeure toujours ignorée par la majorité du peuple algérien ». S'exprimant lors d'une conférence animée à l'Institut national des hydrocarbures (INH) de Boumerdès, à l'occasion de la Journée nationale de l'étudiant, Si Hassan note que « l'histoire n'a pas été écrite par les acteurs de notre glorieuse Révolution ». Interrogé sur sa position concernant la polémique qui fait rage actuellement sur certaines questions d'ordre historique, l'ex-candidat à la présidentielle de 1999, indique que « ce genre de polémique doit faire l'objet d'un débat télévisé ». « Je demande l'organisation d'un débat télévisé pour que le peuple comprenne et sache certaines vérités sur son histoire », a-t-il plaidé, ajoutant qu'il n'a pas encore lu le livre publié récemment par le docteur Saïd Sadi sur le colonel Amirouche. Parlant de la grève des étudiants de mai 1956, le président de la Fondation Wilaya IV historique affirme que « ladite grève a été déclenchée par tous ceux qui étaient scolarisés à l'époque et non par les étudiants uniquement ». Poursuivant, l'orateur a mis en exergue le rôle très important de Abane Ramdane dans la mobilisation de ces derniers et la réunification des rangs du peuple algérien autour de la Révolution. « Abane a parlé avec les étudiants, les commerçants et toutes les factions politiques et il les a tous convaincus sur la nécessité de rejoindre et de soutenir le FLN et l'ALN. En avril 1955, après sa sortie de prison, il a publié un appel au peuple algérien, lui demandant de rejoindre les maquis », a-t-il affirmé. Par ailleurs, M. El Khatib précise que l'opération « Bleuite » qui a fait des centaines de morts parmi les moudjahidine était l'œuvre des services secrets français. « C'était une opération de noyautage des rangs de l'ALN qui a été menée par le capitaine Léger. Elle a été découverte par le colonel Amirouche qui a alerté les responsables des autres wilayas par écrit. Le problème a été discuté par la suite lors de la réunion des quatre colonels en décembre 1958. Les moudjahidine ont découvert que beaucoup parmi ceux qui avaient rejoint leurs rangs après 1956 collaboraient avec l'ennemi. Tous ceux qui ont été torturés et tués avaient dépassé la ligne rouge et étaient complices avec l'armée française, et il est faux de dire que tous ceux qui étaient arrêtés avaient été tués. Mais tout cela a été fait dans l'intérêt de la Révolution et je demande à cette occasion d'organiser un débat télévisé pour faire toute la lumière sur cette question », a-t-il conclu.