Les engagements de l'armée de rompre avec l'ère de «faiseuse de Présidents» et l'«indépendance» dont jouit l'Autorité de préparation et de surveillance des élections constituent des gages à même de garantir la «sincérité» du prochain scrutin présidentiel, prévu le 12 décembre 2019, a indiqué, hier, le président de l'Autorité de préparation et de surveillance des élections, Mohamed Charfi. «C'est une chance que notre Armée nationale populaire s'engage à ne plus s'immiscer dans la ‘‘construction des Présidents'. C'est un pas important qu'on doit considérer comme un acquis et s'en prévaloir demain et pour l'éternité. Les gens doivent prendre conscience qu'une déclaration comme celle d'El Djeïch, qui affirme que ‘‘l'ère de la fabrication des Présidents est révolue'' est une rupture qui est annoncée», a affirmé Mohamed Charfi, invité de la Chaîne III de la Radio nationale. Cet engagement de l'institution militaire constitue, à ses yeux, «l'une des garanties qui nous assurent que nous, en tant qu'Autorité, allons réussir sans interférences et sans aucune pression». «Toute pression, toute interférence sur l'autorité va démentir cet engagement de l'institution militaire. C'est un des acquis les plus importants de la période que nous traversons», a ajouté le président de l'Autorité de préparation et de surveillance des élections. Après plus de sept mois de mobilisation populaire exemplaire, le hirak continue de s'opposer à la tenue rapide d'une présidentielle, n'y voyant qu'un moyen pour le «système» de se maintenir à la tête du pays. Interrogé sur le risque d'une nouvelle annulation des élections, à l'instar de celles du scénario du 4 juillet, il a souligné que les conditions ne sont pas les mêmes. «La mise en place de cette Autorité répond à une demande du mouvement populaire. Cela a été fait. Maintenant, il appartient à cette Autorité de faire en sorte que son fonctionnement, ses engagements, les moyens dont elle dispose puissent rassurer les gens, qu'elle puisse effectivement exercer ses attributions convenablement et conformément à la loi à cette fin de sincérité du scrutin», a souligné Mohamed Charfi, l'ex-ministre de la Justice. En outre, la loi confère à cette Autorité une «indépendance de toute allégeance politique», a-t-il précisé. «Notre volonté, en acceptant cette mission, est de ne pas permettre d'interférence de quelque sorte, qui puisse altérer la finalité pour laquelle nous avons accepté cette responsabilité», a insisté Mohamed Charfi. L'orateur a noté que le gouvernement, en acceptant de mettre en place cette Autorité, «est aussi convaincu de la nécessité de ne plus influencer, de quelque manière que ce soit, la sincérité du scrutin». L'invité de la Radio met en garde contre une éventuelle fraude électorale en soutenant que «l'intransigeance sera totale». Mohamed Charfi a affirmé avoir conscience de l'ampleur de la mission qui l'attend à la tête de l'Autorité de surveillance des élections : «C'est un grand défi, et nous le ressentons comme cela. Nous le ressentons comme un défi positif au service du pays.» Mohamed Charfi invite les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales et à être présents dans les bureaux de vote : «La sincérité du scrutin dépend aussi du citoyen lui-même. Dans les bureaux de vote, le citoyen a un rôle à jouer à notre côté. Avec nous à côté des citoyens, je pense que la transparence et la sincérité du scrutin seront assurées à 100%.»