Loin d'une judiciarisation artificielle imposée à la vie politique, mais aussi sociale et culturelle, un détenu politique, maintenu en détention à la prison d'El Harrach pour ses idées et les opinions qu'il a pu exprimer ou émettre hors prétoire, appelle au secours depuis sa cellule. Un vrai cri de détresse, un SOS glaçant qui devrait mettre en émoi tout humain sensible à la douleur des autres. Souffrant d'un cancer et astreint par ses médecins à une obligation de soins, notamment une chimiothérapie, le jeune Ziane Bilel, originaire de Larbâa, non loin de Blida, n'avait qu'une idée en tête : faire entendre sa vérité. Et c'est celle-ci : «Je sais que je vais mourir, mais je ne veux pas mourir en prison !»(1) Judiciarisation ? Il ne s'agit pas d'un pléonasme, mais d'une trouvaille de juristes qui, déçus par les lenteurs des tribunaux, ont créé des ligues et associations spécialement dédiées à la judiciarisation de difficultés et problèmes auxquels sont confrontées les communautés musulmanes de France, par exemple. C'est donc une propension assumée à opter pour le recours aux tribunaux pour trancher dans certains litiges et affaires. Comment, diable, quelqu'un peut-il prendre la responsabilité de ne pas faciliter l'accès aux soins à un malade guetté par la faucheuse … ? Il y a comme ça des situations où il vaut mieux, parfois, être huissier de justice saisissant sans ménagement les biens des mauvais payeurs. (1) In El Watan du 24/09/2019