Même s'ils étaient peu nombreux, en raison, particulièrement, des vacances, les étudiants n'observent aucune trêve et décident de poursuivre leur mouvement et de continuer à marcher les mardis. Les irréductibles du hirak de la communauté universitaire constantinoise ne semblent pas acquis à l'idée de cesser les marches du mardi, respectées sans relâche depuis le 26 février dernier. La décision prise la semaine passée devant la faible mobilisation des étudiants et des enseignants des différents campus de Constantine de suspendre jusqu'au 3 septembre les marches du mardi aura fait long feu. En effet, un groupe restreint d'étudiants et d'enseignants inflexibles n'a pas lâché prise en manifestant bruyamment, hier, dans les rues de Constantine. Même s'ils étaient moins d'une vingtaine à organiser, hier, vers 11 heures, un sit-in d'une quinzaine de minutes devant le cabinet du wali sis au centre-ville de Constantine, ils ont fait savoir qu'ils tiennent obstinément aux revendications pour lesquelles le peuple algérien sort dans la rue depuis le 22 février. C'est notamment pour exprimer, au nom de tous les étudiants de Constantine, leur refus catégorique d'un simulacre de dialogue, initié par ceux-là mêmes qu'ils invitent au départ, qu'ils ont tenu à manifester ce 23e mardi consécutif. La suspension des marches des étudiants jusqu'au 3 septembre prochain ne fait pas l'unanimité, laquelle avait été annoncée la semaine écoulée par des enseignants pour diverses raisons, à savoir les vacances de fin d'année et la charge des derniers contrôles suite au retard considérable accusé lors des grèves. Aussi, des étudiants refusant la décision prise à leur insu ont tenu à manifester et à maintenir leur mouvement en imputant cette décision au manque de communication au sein de la communauté universitaire. Amina Benelhadj, enseignante chercheure à l'université des Frères-Mentouri et non moins figure de proue du hirak constantinois, a indiqué : "Après la décision de la suspension des marches prise par les enseignants la semaine dernière jusqu'à la rentrée en raison du nombre restreint d'étudiants présents, un groupe d'universitaires a décidé de poursuivre le mouvement, au nom de toute la communauté universitaire en lançant des appels via les réseaux sociaux pour demander à la société civile de poursuivre les manifestations." Hier, elle a fait partie du groupe d'étudiants et d'enseignants qui a emprunté les grandes artères de la ville, en brandissant des pancartes et des drapeaux. Ils ont réaffirmé pour la circonstance leur engagement et leur détermination à faire aboutir leur revendication pour un changement radical du système politique et l'instauration d'une vraie république démocratique. Ils ont scandé : "Etat civil, non militaire", "Algérie libre et démocratique", "Dégagez !" Ines Boukhalfa