Ce n'est pas une partie d'échecs où la concentration doit être au maximum de son pic supérieur où on entend les mouches voler et s'insulter à voix basse, mais même en football, sport qui consiste surtout à courir derrière un ballon qui appartient à la FIFA, on doit rester avec toute sa tête sur les épaules sur les jambes, et le bruit peut être considéré comme une arme audio. La Coupe du monde en Afrique du Sud aura fait découvrir les vuvuzelas, ces trompettes pour les pauvres découpées dans du plastique (de pauvre) et qui fait un bruit effrayant (de pauvre ?) qui, d'après une légende locale non confirmée et rapportée par un quotidien algérien, réveillent les morts et ceux qui sont très morts. Tous les joueurs s'en plaignent à leur mère d'ailleurs, ce bruit est ininininterrompu, un bruit de fond qui ne s'arrête jamais, sauf si Dieu le veut, il commence avant le match et se termine après le match, quand il se finit, à tel point que tout le monde se demande comment les Sud-Africains arrivent à être en même temps tous des Miles Davis. De l'avis de toutes les équipes qui ont joué leur premier match, il est très difficile de se concentrer quand les vuvuzelas démarrent, c'est-à-dire dès la première seconde de jeu. Pourtant, Saâdane n'a pas utilisé cette excuse, lui le spécialiste mondial en excuses (on se rappelle de l'alibi « altitude » à la Coupe du monde au Mexique). Son aveu au lendemain de la défaite contre la Slovénie n'a pas concerné la bande son, mais il a simplement expliqué que ses joueurs « sont en apprentissage ». Un genre de techril echabab qui ne dit pas combien est payé un apprenti menuisier ou apprenti coiffeur. Les joueurs algériens, qui vont probablement être éliminés, devraient penser à importer des vuvuzelas. Comme ça, à part une grosse facture et de la dépression, ils pourraient ramener un souvenir d'Afrique du Sud. Ce serait déjà ça de bien passé.