Hier, à Témouchent, la sardine était cédée à 180DA le kilo. Hier, encore, à 9h du matin, une trentaine de véhicules transportant près de 1500 caisses de sardine à raison de 1000 à 1500DA la caisse, étaient bloqués à la sortie du port de Bouzedjar. La police leur réclamait, comme de bon droit, la présentation du document sanitaire que délivre en pareil cas le vétérinaire attaché à la pêcherie. Le vétérinaire était absent, jour férié pour lui, cela bien que la question de ses absences semblait avoir été réglée mercredi passé au cours d'une réunion à la daïra d'El Amria où tous ceux qui sont directement impliqués par la gestion et le fonctionnement du port étaient présents. Las d'attendre, les mandataires, voyant leur marchandise risquer d'être gâtée sous l'effet de la chaleur estivale, forcèrent la sortie du port. Renseignement pris, « cet incident n'est qu'un des travers qui illustrent l'anarchie qui règne au port de Bouzedjar » explique Mankouri Djilali, le président de la Chambre de pêche. Son compagnon, un armateur, indique que la gestion du port souffre de l'absence d'un plan d'attache (plan de stationnement) à l'intérieur du plan d'eau. C'est sur la base de ce plan qu'un droit d'attache est accordé à chaque embarcation, son emplacement à quai étant matérialisé par un numéro : « Or, il n'y a pas de marquage des postes à quai et, comme il y a de l'encombrement du fait également qu'il y a plein de bateaux en stationnement prolongé, des bateaux dont on ne sait d'où ils viennent et à qui ils appartiennent, cela se traduit par des querelles continues entre armateurs. Imaginez que certains détachent les amarres des bateaux en stationnement, les poussent à la dérive et prennent leur place ! Pis, faute de place, le quai de débarquement du poisson est squatté malgré une interdiction formelle matérialisée par un panneau, ce qui oblige les bateaux à débarquer leur cargaison plus loin de là et engager des frais pour la livrer à la pêcherie. Il y a encombrement parce qu'une bonne partie du port est livrée à l'usage des plaisanciers. Cela s'expliquerait à la limite si c'était pour la clientèle d'un complexe touristique de luxe. Mais là, il n'y a rien. Par ailleurs, la majorité de ces plaisanciers font de la pêche et commercent leurs prises ! » Nos interlocuteurs déplorent la passivité de toutes les institutions en charge de la bonne marche du port, chacune se renvoyant la responsabilité de la situation : « Voyez-vous, il est pourtant simple, en plus du marquage à effectuer, que décision soit prise pour que le stationnement se fasse perpendiculairement au quai, c'est-à-dire que la proue (l'arrière) du bateau soit positionnée face au quai. De cette façon, il y aura de la place pour tous. Il faudra, cependant, que les autorités portuaires aménagent en nombre suffisants des bollards ». Hier, toutes les administrations étaient fermées, il était impossible d'avoir un quelconque interlocuteur pour un avis contradictoire.