C'est une figure du hirak estudiantin qui est passée, hier, devant le conseil de discipline de l'université Constantine 3. N. K. est étudiante en Master à la faculté des sciences de la communication et de l'information. Officiellement, il lui est reproché d'avoir «bloquer l'accès à la faculté, le 8 décembre, lors du mouvement de grève précédant l'élection du 12 décembre dernier». Pour ses camarades, ce motif n'aurait aucun fondement, c'est son activisme qui serait à l'origine de cette procédure. Hier, des étudiants et enseignants ont tenu un sit-in devant le rectorat pour dénoncer «un acharnement contre une étudiante hirakiste». La concernée, nous dit-on, subit des pressions depuis quelque temps pour son implication dans le mouvement des campus. Sur les réseaux sociaux, l'affaire a soulevé un tollé au sein de la communauté universitaire qui a lancé un appel à la mobilisation. Certains membres se sont déplacés in situ et ont brandi des pancartes, signifiant ainsi leur soutien indéfectible à la jeune étudiante. Pour eux, il n'y a aucun doute sur la véritable raison de sa convocation devant le conseil de discipline. «Comment une seule étudiante peut fermer le portail de la faculté ?» s'est-on interrogé. Selon eux, lors de ces jours de grève, aucune entrave au bon fonctionnement pédagogique n'a été relevée au sein de ladite faculté. Sur les sites estudiantins, il est souligné la précipitation dans l'élection de deux étudiants pour siéger en tant que membres dans la structure disciplinaire : «L'université a annoncé, mardi 18 février, l'organisation de l'élection de deux membres, au sein des étudiants, pour siéger au conseil de discipline en question. L'opération de vote s'est effectuée jeudi, soit deux jours après l'annonce, se soldant par la désignation de deux étudiants affiliés à des organisations estudiantines proches du FLN.»