La Mitidja, 20 ans après. Réalités agricoles aux portes d'Alger, nouvel ouvrage paru aux éditions Alpha, explique en quatre chapitres et plus de 250 pages combien le facteur humain est au centre des différentes métamorphoses qu'a connues la plaine de la Mitidja au cours de ces 20 dernières années. Quatre universitaires — Amar Imache, Sami Bouarfa, Tarik Hartani, Marcel Kuper — dénoncent cet imaginaire collectif « stéréotypé » renvoyant à une vision de « symbole de richesses d'hier, crise agricole d'aujourd'hui et plaine bétonnée demain ! ». Le livre contient des témoignages de ceux qui travaillent la terre, des points de vue d'experts agricoles, des articles courts rédigés par des scientifiques, agronomes, hydrologues, hydrogéologues… Ni l'éclatement des exploitations agricoles, ni la « bétonisation » effrénée des vergers de la Mitidja, ni l'abaissement du niveau des eaux souterraines n'ont, pour ces spécialistes, compromis définitivement le rendement de cette plaine qui, de l'avis des auteurs de la publication, est toujours prête à donner le meilleur d'elle-même. L'introduction de l'irrigation efficiente (goutte-à-goutte) à grande échelle, la mobilisation des eaux de surface par la prochaine mise en fonctionnement de la déviation des eaux de l'oued Chiffa vers le périmètre irrigué de la Mitidja ouest ou encore le renouvellement des fellahs par une population de locataires plus jeune, plus dynamique et plus motivée, laissent présager une remise sur les rails du développement de la plaine. « Les locataires, non reconnus officiellement, ont contribué de manière significative au développement agricole régional de la Mitidja, peut-on lire. Ils valorisent le mieux l'eau d'irrigation. »