B. Zahia est une femme révoltée que nous avons reçue dans notre bureau. Elle est venue exprimer son indignation et dénoncer haut et fort le laisser-aller et autres négligences qui caractérisent le fonctionnement de certaines crèches à Béchar. Avec un certificat médical à l'appui délivré par un médecin psychiatre, son enfant âgé à peine de 5 ans confié à une crèche située au centre de la ville aurait subi des sévices de la part d'une éducatrice pour avoir, dit-elle, cassé un jouet, chose naturelle chez tout enfant à cet âge. Outre la maltraitance, l'éducatrice âgée de 23 ans n'a pas trouvé mieux pour punir l'enfant que de lui faire porter une couche d'un bébé de 2 ans, raconte toujours la mère scandalisée, avant de l'exposer devant ses 60 petits camarades éparpillés dans les quatre classes que compte l'établissement. Devant les protestations de la mère, l'éducatrice aurait battu violemment cette dernière aidée en cela, déclare-t-elle, par la sœur de celle-ci qui exerce dans le même établissement. La mère a déposé plainte au tribunal pour mauvais traitements subis par son enfant et pour agression physique contre elle. Par ailleurs, on a appris que l'existence de cette crèche ne serait pas conforme à la réglementation régissant ce type d'établissement éducatif, car son registre du commerce serait établi au nom d'une tierce personne, n'ayant aucun lien avec la vocation éducative, qui n'est jamais présente sur les lieux. Pour rappel, 17 crèches sont disséminées à travers les quartiers de la commune, et selon des informations crédibles, plusieurs crèches fonctionnent en marge du décret exécutif 92-382 du 13 octobre 1992 portant organisation de l'accueil et la garde de la petite enfance. Le contrôle censé pourtant être exercé par les services compétents de la DAS sur les activités et la nature de l'enseignement dispensé aux enfants en préscolaire est apparemment inopérant.