Le premier prix a été décerné par le jury présidé par le cinéaste algérien résidant à Rome Rachid Benhadj au long métrage Max and Mona du Sud-Africain Teddy Matera. Dans son premier film primé (98 minutes), le réalisateur a tenté de porter au grand écran la vie du jeune Sud-Africain noir Max Bua, pleureur doué et sollicité dans les funérailles qui rêve de devenir médecin et qui devra pour cela affronter une Johannesburg terrifiante. Le prix du public a été remporté par Fanta Régina Nacro du Burkina Faso pour son premier long métrage La Nuit de la vérité. Cette coproduction franco-burkinabé traite des difficultés que la paix rencontre sur son chemin dans une Afrique déchirée par les conflits ethniques. Ce festival, qui en est à sa cinquième édition, s'est tenu, cette année, à l'académie de France et au théâtre Palladium de Rome, sous le thème « Les Mille Afrique du cinéma à Rome », du 30 mars au 6 avril. Selon l'assesseur à la culture de la commune de Rome, Gianni Borgna, « ce festival permet au public romain d'apprécier l'œuvre des cinéastes émergents qui veulent faire connaître, à travers leurs courts et longs métrages, quelques-uns des mille et un visages de l'Afrique ». Organisée par l'association culturelle Yeeleen et le Service civil international, en collaboration avec la commune de Rome, cette manifestation culturelle vise à récompenser de jeunes cinéastes qui en sont à leur première ou seconde production. A la clôture du festival, la mention spéciale est revenue à Viva Laldjérie, sorti en France en avril 2004. Ce long métrage de Nadir Moknèche est une coproduction franco-algérienne, tournée en langue française et interprétée par l'actrice Biyouna et la Marocaine Loubna Azabel. C'est le deuxième film du cinéaste algérien établi en France, son premier film, Le Harem de madame Osmane sorti en France durant l'été 2000, a eu un appréciable succès. Les longs métrages sélectionnés pour le concours ont été, pour la plupart, produits en Europe, comme Tenja du Marocain Hassan Legzouli, ou encore La Violence et la dérision de l'Egyptienne Asma El Bakry, alors que Le Prince du Tunisien Mohamed Zran a été réalisé en Tunisie. Parmi les autres productions de cinéastes algériens qui étaient en lice, Aliénations, de Malek Bensmial, un documentaire produit en France qui tente de raconter l'Algérie à travers la vie des personnages qui évoluent dans le service de psychiatrie d'un hôpital de Constantine. La section spéciale, Leçons de cinéma, a été dédiée cette année au cinéaste égyptien Yousri Nasrallah, qui, avec son long film (plus de quatre heures) La Porte du seuil, adapté du roman homonyme de l'écrivain libanais Elias Khouri, publié en France et en Italie, a permis au public romain d'en savoir plus sur la dure vie des réfugiés palestiniens dans les camps.