Plusieurs cas des nouveaux variants de la Covid-19 ont été détectés dans la wilaya de Béjaïa, notamment dans plusieurs grandes villes, selon des confidences d'un responsable de la santé que nous avons rencontré récemment. «Il faut savoir que ses variants se transmettent beaucoup plus facilement et plus rapidement et donnent plus de formes graves, notamment le variant britannique qui a, contrairement au virus classique, plus de propension à toucher les plus jeunes. Quand on sait à quel point les jeunes bougent et activent, on peut vraiment dire que le risque est là, car ainsi, même les personnes âgées qui ne sortent pas peuvent être touchées par leurs enfants ou petits-enfants. Aujourd'hui, nous déplorons de perdre des personnes âgées, des hypertendus et des diabétiques qui ne sortent pas, qui se protègent mais que leurs enfants exposent, car on ne sait pas qui est porteur, qui ne l'est pas», dira l'un des responsables, tout en déplorant le relâchement que l'on observe aujourd'hui au sein de la société. En effet, aujourd'hui les gestes barrières ne sont plus de rigueur dans les endroits publics, comme tout un chacun peut le constater. Les marchés et les magasins ont renoué avec l'exceptionnelle affluence qu'on leur connaît habituellement à cette période de fin du Ramadhan et de l'arrivée imminente de l'Aïd. Même la bavette, qui était un temps de mise, a été remise au placard. «Je profite de l'occasion qui m'est offerte pour lancer un appel à observer la distanciation et les mesures barrières et aller vers la vaccination», dira, avec insistance, le même responsable que nous avons rencontré. Par ailleurs, dans les hôpitaux de la région, les services dédiés à la Covid-19 recommencent à faire le plein. «Le service des maladies infectieuses est déjà saturé au niveau du CHU et nous pensons ouvrir un autre service et à reprendre le dispositif arrêté en début d'épidémie : ouvrir des services au détriment des autres spécialités. Avec ce regain de la pandémie, nous sommes déjà sur la préparation d'une phase d'adaptation au plan B et au plan C qui est de fermer certaines disciplines pour les dédier à la Covid», a soutenu notre interlocuteur. Il faut savoir qu'à travers la wilaya, les 655 lits dédiés à la Covid ont été en majorité reversés dans leurs missions initiales. «Au besoin, nous allons les reprendre. Nous pouvons avoir mille ou deux mille lits mais tout dépendra de la source d'oxygène. Nous pouvons hospitaliser les malades dans un hôtel, comme nous l'avons fait lors de la 2e vague mais l'oxygène n'existe pas dans les structures hôtelières. C'est pour cela que nous appelons les gens à se faire vacciner et à observer les gestes barrières, car si nous avons un nombre important de malades en même temps, nous serons peut-être amenés à connaître la même situation que l'Inde aujourd'hui», a-t-il affirmé. Concernant le vaccin, il a affirmé qu'il est aujourd'hui disponible au niveau des polycliniques et que les personnes âgées et à risque peuvent s'y présenter pour se faire vacciner. «Nous allons avoir d'autres arrivages dans les semaines à venir. Notre objectif est de toucher 70% de la population en dehors des personnels soignants qui sont déjà ciblés par cette campagne de vaccinations, il y a les malades chroniques de plus de 18 ans, les personnes âgées de plus de 65 ans en priorité puis, par la suite, toute personne âgée et malade de plus de 18 ans. On invite également les personnes âgées avec comorbidité à se présenter», nous a-t-il affirmé. Concernant la possibilité d'un reconfinement, la cellule de crise de la wilaya, qui s'est réunie en début de semaine passée, a étudié la situation et laissé ouverte la possibilité d'aller vers un re-confinement ciblé selon la situation des villes et des régions. Advertisements