Située sur un flanc de montagne abrupt, la cité El Fidha (ex- PLM) dans la commune de Bourouba, est une zone d'ombre au milieu de la capitale. Mis à part les maisons qui se juxtaposent dans un alignement sinueux et mal agencé, aucun équipement public n'a été réalisé dans ce quartier tentaculaire, et ce, depuis l'indépendance. Les habitants du quartier vivent au rythme d'une multitude de problèmes qui ont transcendé plusieurs générations. Ils ont hérité, en outre, de la mauvaise réputation qui colle toujours à cette fraction de la ville, celle d'un haut lieu du banditisme et de la délinquance. L'insécurité qui y règne est un stéréotype qui est devenu indissociable de la cité. «Malgré l'existence d'un commissariat de proximité, les vols, les rixes entre bandes rivales et les agressions sont le lot quotidien des habitants», déplore un résident de la cité. Et d'ajouter : «Il y avait par le passé un autre commissariat de proximité. Il avait été aménagé au rez-de-chaussée d'un immeuble. Les autorités, on ne sait pour quelle raison, l'ont fermé. Déjà que deux commissariats suffisaient à peine à faire l'effet de la dissuasion, que les autorités décident d'en fermer un». Outre le problème de l'insécurité, la cité PLM manque de commodités devant améliorer le cadre de vie de ses habitants. «Il y avait une annexe de l'APC qui délivrait des documents de l'état civil aux citoyens. Elle a été fermée depuis une vingtaine d'années. Maintenant nous sommes dans l'obligation de nous déplacer au siège de l'APC de Bourouba qui se trouve à au moins trois kilomètres, et ce, pour le moindre document administratif», confie-t-il. S'agissant des structures consacrées aux activités de loisirs éducatifs et sportifs, la cité en est totalement dépourvue. Pour la pratique sportive, les jeunes doivent se rendre soit au chef-lieu de la commune, ou carrément dans les localités limitrophes, telle que El Harrach, Bachdjarrah, ou Hussein Dey. «La cité n'a bénéficié d'aucun projet de réalisation de salle de sport ou de terrain de proximité. Notre quartier a été oublié par les pouvoirs publics», affirme notre source. Les jeunes de la cité avaient l'habitude d'organiser des matchs de football sur une étendue de terrain qui se trouvait derrière l'école «Ennadjah», l'espace est connu par les habitants sous le nom de «H'ssida». Depuis quelques années, ce terrain a été investi par des indus occupants qui y ont construit des baraques. L'espace est devenu progressivement un bidonville gigantesque, où des milliers de familles y ont élu domicile. «Nous avons été recensées avant 2007, mais nous n'avons jusqu'à présent pas bénéficié de relogement dans le cadre des opérations lancées par la Wilaya visant à éradiquer l'habitat précaire. Nous sommes des Algériens à part entière, nous avons le droit de bénéficier de logements au même titre que les occupants des bidonvilles qui ont été relogés», soutiennent des occupants du bidonville. «L'assiette foncière qui sera récupérées après l'éradication du bidonville pourra servir à la réalisation d'équipements publics au profit des habitants», disent nos interlocuteurs avant de conclure: «Nous lançons un appel aux autorités compétentes pour qu'elles se penchent sur le cas de notre cité qui manque de tout». Advertisements