Sinistrées, les régions montagneuses de Kabylie ont besoin de bien plus que de l'ouverture de pistes. Elles ont soif d'un plan de développement durable. «Il faut une alternative pour les oliviers brûlés», préconise Amirouche d'Aït Sidi Ali. Et cette alternative tient à une vieille mine riche en fer, qui avait fait le bonheur des Français et du marché mondial entre 1926 et 1956 : la mine de Bouamrane, qui s'étale sur 380 ha. En ruine, le site allait être exploité en 2011 par une entreprise privée avec un partenariat émirati, avant que l'on abandonne le projet, «jugeant le pari risqué». En 2019, l'APC de Barbacha avait réclamé vainement des pouvoirs publics la relance du projet. «C'est l'alternative économique d'urgence», estime Amirouche. Une étude d'exploitation a été faite en 2012 dans le cadre d'un bureau d'études technico-économique, en partenariat avec des étudiants en mine de l'université de Béjaïa et la direction des mines. «On compte récupérer le titre minier pour les besoins locaux. On ne fera pas une exploitation intensive, mais juste pour les besoins locaux. Il y aura toute une chaîne de transformation et de fabrication mécanique en plus des secteurs tertiaires. On peut créer jusqu'à 5000 emplois directs», soutient, tout ambitieux, le jeune Amirouche. La demande d'octroi du titre minier se fera au nom du futur comité du village pour faire de ce projet celui de la population locale. En plus de leurs patrimoines forestier et arboricole, ces terres s'avèrent être d'une importante richesse minière, puisque c'est dans la même zone que se trouve la mine de zinc et de plomb d'Amizour, 12e gisement au monde. «Nous allons procéder au reboisement, mais les fruits, nous ne les aurons pas avant cinq ans. D'ici là, il faut bien trouver un moyen de subsistance. C'est impératif, sinon c'est la famine !» avertit Amirouche. Advertisements