Poursuivie en justice par son établissement hospitalier pour «homicide involontaire» et condamnée par le tribunal de Mascara, le 18 mai 2021, à une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de cent mille dinars et cinq ans d'interdiction d'exercer la médecine ou toute autre activité médicale, une médecin généraliste de la santé publique au niveau du Centre d'hémodialyse de Mascara, a été innocentée, jeudi 22 octobre, par le juge de la cour de Mascara. Le verdict est une «victoire pour la justice», nous dira avec beaucoup de joie son mari, en quittant, vers 18h45, le siège de la cour de justice. L'affaire fait suite à une plainte déposée au niveau de la Sûreté de wilaya de Mascara, le 25 février 2020, par le directeur de l'Etablissement public hospitalier (EPH) Meslem Tayeb de Mascara contre son employée, après 38 mois, du décès du défunt A. D., survenu le 16 décembre 2016, au service d'hémodialyse. Dans sa plainte, le directeur de l'établissement hospitalier, en se basant sur le rapport de la commission d'enquête de la direction de la santé et de la population (DSP), reproche à l'accusée qui assurait, le 16 décembre 2016, «la négligence» ayant causée la mort d'un patient qui était dans un état critique nécessitant une dialyse en urgence. Dans sa plaidoirie, Me Boulenouar Amine, avocat à Oran, a soulevé plusieurs questions. «Pourquoi l'infirmier n'a pas transporté le patient qui était en état de santé qualifié de très grave au service d'hémodialyse au même moment où il lui a été demandé de le faire ?», «Quelles était la mission exacte de la commission d'enquête», «Pourquoi, après 36 mois du décès du défunt patient, la direction de l'établissement hospitalier a décidée de poursuivre la médecin devant la justice ?» et «Pourquoi la tenir uniquement pour responsable de la mort du patient ?» Selon Me Boulenouar, «la mission de la commission d'enquête de la direction de la Santé dans cette affaire avait pour objectif d'établir la négligence et la responsabilité de cette médecin. En plus, aucune autopsie n'a été menée pour déterminer les causes exactes de la mort du défunt qui était hospitalisé à l'établissement hospitalier MeslemTayeb, pendant 26 jours, après avoir subi une intervention chirurgicale au côlon !» Le manque de moyens dans l'établissement hospitalier a été également mis à l'index par les deux avocats de la défense qui ont plaidé pour l'innocence de la médecin, «engagée dans la vie associative en faveur des hémodialyses en particulier et la santé en général», conclu Me Boulenouar. Advertisements