La présente mandature aux Assemblées populaires s'entame avec des appréhensions. Et pour cause, M. A., 41 ans, ex-maire d'obédience RND de la déshéritée commune de Sidi Bakhti, dans la wilaya de Tiaret, a été appréhendé et incarcéré après le mandat d'arrêt émis à son encontre après sa condamnation définitive par la haute instance judiciaire pour «mauvaise utilisation de la fonction afin d'octroyer d'indus avantages à un entrepreneur à qui un marché lui a été confié lié à la réalisation d'une stèle de chouhada et d'autres projets communaux». M. A. a été en effet condamné en deuxième instance à trois années de prison ferme et au paiement d'une amende de 4 millions de dinars. Avant son aboutissement au-devant des juridictions compétentes et son enrôlement après enquête sécuritaire, beaucoup ne donnaient pas cher de la tête de cette personne qui bénéficiait d'appuis d'un baron local et par ailleurs membre de sa famille. En 2017, la population de cette commune des plus déshéritées de la wilaya pour avoir subi les contrecoups du terrorisme ravageur dans la région est sortie de son mutisme en organisant un mouvement populaire sans précédent. Le siège de la mairie fut cadenassé et une tente dressée au village devant le siège pour exiger le limogeage d'un élu qui avait défrayé la chronique locale. Sous pression, les autorités, à leur tête l'ex-wali Bentouati, a poussé l'ex-maire à la démission. Dans le fond, il s'agissait entre autres du «recours à l'emploi d'un faux cachet pour estampiller un document relatif à cette opération dotée d'une enveloppe, sur budget communal, de l'ordre de 154 millions de centimes en enfreint à la réglementation destinée à régulariser des situations antérieures, soit l'arrêt des travaux, la reprise du projet et enfin le paiement de la situation définitive, indûment, à l'entreprise concernée». Bien plus grave, les cachets employés appartenaient à son prédécesseur décédé. Si, en première instance, l'indélicat élu n'a été condamné qu'à six mois de prison ferme, la haute autorité judiciaire avait alourdi la sanction. Les juges de la haute Cour suprême avaient donc, en vertu de l'article 333 de la loi 01/06 sur la lutte contre la corruption, décidé d'un verdict en rapport avec l'acte. Advertisements