L'année 2021 est aussi marquée par une autre tache noire. Outre la poursuite de la répression et l'emprisonnement des militants politiques, des activistes et des journalistes, le pouvoir en place a engagé aussi la chasse aux Associations et aux partis politiques opposés à sa démarche politique. En effet, pour la première fois depuis l'avènement du pluralisme politique en Algérie, en 1989, il s'attaque aux symboles même de cette ouverture : l'association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ). Après plusieurs décennies d'intense activité en direction des jeunes, cette organisation, porteuse du legs des générations d'octobre 1988, a été ciblée par les autorités. Curieusement, le tribunal administratif d'Alger a prononcé sa décision concernant la plainte du ministère de l'Intérieur qui a demandé sa dissolution en octobre (mercredi 13 octobre). Il s'agit peut-être d'un message à l'adresse des différents acteurs ayant participé à cette première révolte du peuple algérien contre le système du parti unique. Plus étonnant encore, la plainte du ministère de l'Intérieur est intervenue après une autre révolution pacifique du peuple algérien, réclamant un changement radical du système en place. Pour motiver sa décision, le ministère de l'Intérieur invoque des liens supposé de RAJ avec «des partis politiques», «des relations avec des associations étrangères (tunisiennes et françaises)» et «ses activités jugées en violation de ses statuts». «Ce verdict ne va pas nous affaiblir, n'effacera pas les 28 ans d'existence, de résistance et de lutte pour la citoyenneté, la liberté et la démocratie. Le RAJ est ancré dans la société et dans les esprits des militants (es) et des algériens(nes)», avait réagi l'Association après l'annonce de ce verdict. Outre RAJ, le département de Kamel Beldjoud a engagé aussi une action similaire contres deux formations politiques, en l'occurrence l'Union pour la citoyenneté et le progrès (UCP) et le Parti socialiste des travailleurs (PST). Advertisements