Combien de projets n'ont pas vu le jour dans certaines communes de la wilaya, après que leurs investisseurs eurent bénéficié d'assiettes de terrain pour y édifier qui une briqueterie, qui une unité de jus, qui un marché couvert ? Le cas le plus édifiant est celui de ce promoteur qui a bénéficié d'une assiette de 20 000 m2 à El Harmelia pour y ériger une briqueterie, mais depuis 1992 le projet est en souffrance. L'autre aberration constatée est celle concernant un autre investisseur de Aïn Fakroun qui a construit une unité de jus et qui a buté sur le problème de l'absence d'une eau limpide renfermant les qualités requises pour un tel projet. N'oublions pas que la ville de Aïn Fakroun, a-t-on laissé entendre, souffre un manque d'eau. Ce genre de situation a fait dire au premier responsable de la wilaya : « Il ne faut plus travailler sur le virtuel, mais sur le concret. » Autrement dit, ceux parmi les investisseurs qui projettent la création d'une entreprise doivent réunir toutes les conditions, au lieu d'aller à l'aventure. Beaucoup d'investisseurs ont dû changer de créneau ou abandonner carrément leur projet initial après s'être rendu compte de l'erreur du placement de leur d'argent. Aussi, est-il demandé à quiconque voudrait investir de procéder à une étude préalable et nécessaire, suivie de la procédure régulière, à savoir le respect du cahier des charges. Par ailleurs, les éventuels investisseurs ou promoteurs seraient tenus à l'avenir de respecter les délais de réalisation. Dans cet ordre d'idées justement, comment reconnaître les vrais investisseurs des pseudo-investisseurs ? Il a été remarqué que ceux qui ont investi réellement ont acquis le terrain d'assiette de deuxième ou de troisième main, alors que ceux qui ont bénéficié de lots en vue de la création d'une entreprise se sont rétractés. Concernant le Calpi, il a été enregistré 84 demandes de projets émanant d'investisseurs résidant dans 10 daïras et 14 communes. Parmi les demandes exprimées, 36 projets ont trait à l'industrie, 28 sont de nature publique ou services, 10 pour le secteur commercial, 12 pour l'agriculture, le tourisme et l'artisanat. Ces différents projets prévoient la création de 2697 emplois pour un investissement de plus de 3 milliards. Actuellement, il existe dans la wilaya deux zones industrielles, l'une à Aïn M'lila, s'étalant sur 171,44 ha, l'autre à Aïn Beïda, occupant 121 ha et plusieurs zones d'activités et de dépôt (ZAD) à Oum El Bouaghi, Meskiana, Ouled Hamla et Aïn Fakroun. Il a été relevé au cours de la session de travail présidée par le chef de l'exécutif que l'investissement doit se faire avec pragmatisme, à défaut d'une stratégie spécifique. On s'est posé la question : comment organiser l'investissement pour consolider les efforts consentis jusque-là par les pouvoirs publics ? L'investissement privé a un rôle éminemment important à jouer dans la création d'emplois et en tant que porteur de richesses. Au niveau de la wilaya, pas moins de 100 investisseurs existent, mais les résultats réalisés sont faibles comparativement aux efforts de l'Etat, notamment en ce qui concerne l'encouragement accordé à ce secteur. Enfin, pour les PME/PMI, le nombre existant est en-deçà des espérances. Seulement 13 unités sont opérationnelles et emploient quelque 484 employés et ouvriers. D'autres emploient un nombre assez important d'ouvriers à l'instar de la laiterie d'Oum El Bouaghi avec un effectif de 120 et Dar El Houda édition avec 80 travailleurs. Beaucoup de recommandations ont été données afin d'inciter les investisseurs à concrétiser leurs projets dans les délais contenus dans les cahiers des charges. Cela dit, il reste beaucoup pour amorcer une véritable relance de la machine industrielle et économique de la région qui continue à ne compter que sur les produits agricoles, à leur tête la céréaliculture.