Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des musées, le musée du Bardo abrite une exposition de photographies intitulée « Souvenirs d'Algérie ou l'Algérie photographiée » de Félix-Jacques Antoine Moulin (1802-1875). En fait, cette imposante collection de clichés, réalisés en noir et blanc, est une accumulation personnelle de Messikh Mohamed. A la fois artiste, écrivain et psychologue, ce dernier avoue que son intérêt pour la photographie est arrivé par hasard, plus exactement, à la suite du constat qu'Alger était racontée qu'à travers des textes. C'est ainsi qu'il s'est mis à collecter, pendant quinze ans, des photos authentiques, celles de Félix-Jacques Antoine. Sur la centaine de photographies qu'il possède, Mohamed Messikh a sélectionné un ensemble de 62 clichés faisant l'objet de l'exposition. Cette dernière se donne à voir sous la forme d'un voyage initiatique où l'œil du visiteur est en admiration devant un pan de l'histoire de l'Algérie. Le photographe français s'est intéressé à plusieurs sujets, notamment à la population et aux sites algériens. Il a immortalisé des clichés parlants. En 1840, pionnier de ce nouvel art, Félix-Jacques Antoine Moulin ouvre son studio à Paris. Il commence ainsi une carrière de photographe par le daguerréotype. Sa renommée de photographe se précise, très tôt, en 1851, son nom apparaît dans le bottin. Il devient un photographe à la mode et son studio ne désemplit pas. Il réalise de nombreux clichés en studio et en extérieur. En 1956, il est destinataire d'une mission d'exploration en Algérie. En mai 1856, muni d'une lettre de recommandation du maréchal Vaillant, ministre de la Guerre, Moulin débarque quelques jours au port d'Alger avec une tonne de matériel. Pendant 18 mois, il parcourra l'Algérie d'est en ouest et du nord au sud. Rien n'échappera à son objectif, ni les sites, ni les monuments et encore moins la population dans toute sa composante. Il commence par Alger en photographiant les angles et les ruelles de La Casbah, le port, les mosquées. A son retour en France, il rapporte dans ses bagages plusieurs centaines de clichés (albumine ou colbdion). L'Algérie sera pour ce photographe émérite l'occasion de constituer une iconographie exceptionnelle, réunissant quelques-unes des plus belles images de l'Algérie de la moitié du XIVe siècle. En 1860, il réussit à réunir un ensemble de 300 photographies dans un ouvrage portant le titre de Souvenirs d'Alger ou l'Algérie photographiée. Cet ouvrage est scindé en six albums : deux pour la ville d'Alger, deux pour celle d'Oran et deux pour Constantine. Cette exposition de photograhies est un véritable ressourcement. Elle procure curiosité et nostalgie. Pour ceux qui veulent découvrir les arcanes de l'Algérie d'antan, cette exposition reste ouverte au public jusqu'au mois prochain.