Bouguerra Soltani a applaudi hier, dans une conférence de presse animée au Centre international de presse (CIP) à Alger, le débat sur le projet de l'amnistie générale qui s'est déroulé à Constantine et dans lequel le terroriste repenti Madani Mazreg s'est donné des libertés pour tirer sur les archs, le chef du gouvernement et les démocrates. Le président du MSP et membre du staff d'Ouyahia a souligné que « ce genre d'initiative est à encourager ». « Cela ne veut pas dire que j'approuve ce qui a été dit lors de ce débat », a-t-il précisé. « Je ne me déclare pas contre. Car notre parti, soutenant toujours l'amnistie générale, apprécie et appuie tout débat allant dans ce sens », ajoutera-t-il. Il a indiqué, à l'occasion, qu'un référendum sur ce projet sera organisé avant la fin de l'année. « Je suis sûr que 90% des Algériens diront oui », a-t-il soutenu. Revenant sur sa nouvelle nomination au sein du gouvernement, qui a suscité quelques remous parmi certains cadres du parti, M. Soltani a refusé de donner des explications sur la décision de l'instance suprême du MSP de le maintenir à la tête de son parti tout en gardant son poste de ministre d'Etat au sein de l'Exécutif. Pour lui, il n'y a pas de problèmes ni scission au MSP, une formation qu'il a assimilée à « une caserne » en matière de discipline. « La décision du conseil consultatif (CC) ne souffre aucune ambiguïté. Le parti à un règlement intérieur et des statuts régissant son fonctionnement et définissant le rôle de chaque instance et de chaque responsable. Je suis le président du parti et je continuerai à exercer ma fonction en appliquant les décisions du conseil consultatif », a-t-il indiqué. Quant au sort de ceux qui ont dénoncé et critiqué sa décision de rejoindre le gouvernement, M. Soltani a déclaré : « Le conseil consultatif m'a chargé de mettre fin définitivement à ce genre de dépassements. » Il n'a pas précisé s'il prendra des mesures disciplinaires contre ces gens-là. Il a, par contre, nié la démission de ceux qui étaient à l'origine de ce « coup de vent ». Il a noté, en outre, le désengagement politique de Nacer Eddine Amine Chérif, secrétaire national chargé de l'organique. « Mais personne n'a démissionné », a-t-il affirmé, tout en notant le changement opéré au sein du bureau politique. Changement envisagé depuis la dernière session du CC. Développant les mêmes arguments qu'Ouyahia, tout en ignorant la chose économique, M. Soltani a déclaré qu' « aucun journaliste n'est en prison ». « L'Algérie est l'un des rares pays tiers-mondistes qui n'ont pas de prisonniers d'opinion », a-t-il ajouté. Pour lui, le journaliste et directeur du Matin (suspendu) Mohamed Benchicou, qui est depuis le 14 juin 2004 aux fers dans un cachot, n'est pas un prisonnier d'opinion. A bien comprendre sa propre définition de « prisonnier d'opinion », les dernières condamnations à la prison ferme de journalistes pour leurs écrits ne peuvent être considérées comme condamnations d'idées ou d'opinion. « L'insulte ne peut être une opinion. Dire que celui-ci est un harki n'est pas une opinion. C'est une position, un jugement de valeur puni par la loi », a-t-il lâché. M. Soltani a précisé en outre que l'Alliance présidentielle se porte bien, même si elle évolue à pas de tortue. A noter que la déclaration finale de la session ordinaire du CC n'a soufflé mot sur la conjoncture économique actuelle.