Après une saison footballistique des plus catastrophiques, et comme si de rien n'était, l'intersaison nous ramène à son lot d'incohérences, d'incompétences et d'irresponsabilités. Quelques jours à peine après avoir clos les débats d'une saison à mettre aux oubliettes, le football, qui a perdu son abécédaire en collectionnant les déceptions, se remet à parler argent au détour d'un mercato que l'on peut qualifier de honteux. Les transferts de joueurs font la une des discussions et alimentent cette intersaison qui aurait dû servir à rectifier le tir au lieu de casser les tirelires. Le football national, qui brasse des milliards pour un jeu qui n'a pas pu s'élever à hauteur des sommes d'argent investies, continue de défrayer la chronique en cette période estivale propice aux négociations, voire marchandages, de talents pourtant tout juste bons à entretenir les ambiances de derbys locaux qui ressemblent fortement aux débats des interquartiers. La critique peut paraître sévère pour certains, mais il serait illogique de perdre de vue les résultats catastrophiques de la discipline aussi bien au niveau national qu'international. La logique voudrait qu'avant de refermer la parenthèse sur un parcours aussi médiocre, il faut d'abord tirer les leçons d'une telle débâcle. Il n'en est rien et ce sont les premiers responsables du sport roi qui ouvrent les débats de la nouvelle saison en jonglant avec les dinars, entretenant la surenchère et attisant des querelles de coulisses. Soit un jeu qui ne plaît absolument pas aux amoureux de la discipline qui ne comprennent pas ces attitudes à la limite du mépris envers un football qui mérite beaucoup plus de considération. Les humiliations, les déceptions et les éliminations enregistrées tout au long de la saison ne sont en fait qu'une suite logique d'une gestion à l'a-peu-près de notre football livré, faut-il le rappeler, depuis un certain temps à la gabegie et à l'anachronisme. La politique « clubarde » domine les débats et se trouve, en plusieurs endroits, financée, comble de l'ironie, par l'argent du contribuable car même si certains trouveront à y redire, notre football ne se prive toujours pas des deniers publics. Si l'équipe de Annaba connaît ces jours-ci la visite de contrôleurs financiers, il n'en demeure pas moins que cette opération doit s'étendre à d'autres formations, car toutes ont bénéficié de subventions de l'Etat. L'autre phénomène de cette intersaison nous mène droit vers l'opportunisme de certains cercles qui veulent s'afficher et pourquoi pas se placer. Profitant de cette période de flottement et de renouvellement, la course au fauteuil revient aux galop pour faire l'actualité. Prises de parole, entretiens médiatiques, conférences, critiques... tout est bon pour pour se placer dans un football qui devient, depuis quelque temps, un créneau porteur pour des intérêts personnels. Les résultats négatifs sur le terrain aidant, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer cette décadence de notre football. Mais il se trouve que ces mêmes voix sont étrangement muettes dès lors qu'il n'y a aucun intérêt électoral en jeu. Un opportunisme qui a déjà fait beaucoup de tort à la discipline et qui continue de lui porter des coups bas. Tous les coups sont permis lorsqu'il s'agit de la course au fauteuil quitte à enfoncer encore plus une discipline déjà meurtrie. Cela est valable pour plusieurs responsables toujours en place malgré les résultats catastrophiques de leur formation. La preuve, critiqués, hués, insultés, déshonorés, ils ne quittent pas pour autant leur poste, pire, ils s'accrochent fortement au fauteuil devenu, par la force des choses, une propriété personnelle. Une mascarade, une autre dirons-nous, qui ne fait qu'enfoncer une discipline qui ne mérite nullement ce sort. Et cela peut encore perdurer tant que la loi régissant ces associations ne sera pas revue. Entre-temps, on se contentera de comptabiliser les échecs.