Le président Bouteflika a approuvé, dimanche dernier, en Conseil des ministres, la décision du gouvernement portant dissolution des Assemblées élues de Kabylie. Le décret présidentiel de dissolution devra être, selon Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, promulgué ces jours-ci. Ainsi, les élections partielles pourraient se tenir en novembre prochain. Les partis politiques mettent d'ores et déjà le cap sur ces élections. Certains se préparent pour affronter la bataille électorale qu'ils promettent chaude. Les trois partis de l'Alliance présidentielle ont tranché la question de la participation bien avant. Pour Miloud Chorfi, porte-parole du RND, le Conseil des ministres a pris une « mesure sage, positive et logique qui permettra un retour à la stabilité et au calme dans cette région du pays et contribuera à la relance du développement local ». Le MSP envisage d'asseoir, en concertation avec ses partenaires politiques, une stratégie électorale qui « ira dans le sens de l'intérêt » de la région. Le FLN adhère à la décision du Conseil des ministres. Selon Abdelaziz Belkhadem, qui a animé hier une conférence de presse à Alger, le FLN prendra part aux élections en considérant que la position du FFS est « respectable ». Le Parti des travailleurs, pour sa part, confirme sa participation. « Nous allons nous investir pleinement et totalement dans ces élections pour, à la fois, contribuer à la consolidation de l'unité de la nation et de la République et préparer les échéances électorales de 2007 », nous a déclaré hier Abderrahmane Arfoutni, membre de la direction du parti. L'UDR, de son côté, applaudit cette décision en gardant le suspense sur sa participation à ces élections qu'il revendique depuis sa création en juillet 2004. « Nous attendons la convocation du corps électoral pour voir précisément quelles sont les APC concernées par la dissolution. Puis, nous soumettrons cette question au conseil national qui aura à trancher », nous a déclaré Amar Benyounès, secrétaire général de l'UDR. Il a précisé que la position de son parti sera « logique ». Il craint, cependant, que « les discours incendiaires », auxquels il se dit avoir assisté ces derniers jours, soient traduits par des dérapages. « Nous espérons que règne la sagesse dans la région afin que les citoyens accomplissent librement leur acte de vote », a-t-il ajouté. Le MDS, quant à lui, conditionne sa participation par la garantie de la transparence, de l'équité entre les formations qui prendront part à ces élections, notamment sur le plan de l'utilisation des moyens de l'Etat et des médias. « Nous allons étudier les paramètres liés à ces élections de façon à nous assurer qu'elles servent à instaurer la démocratie et non pas à pérenniser les instances actuelles », nous a expliqué hier au téléphone Hocine Ali, secrétaire général par intérim. Le FFS, première victime de cette dissolution puisqu'il compte le plus grand nombre d'élus dans la région - plus de 400 -, continue à faire dans la résistance à travers des moyens pacifiques. Pour lui, la question de la participation ou non n'est pas, du moins pour l'instant, à l'ordre du jour. Le RCD, pour sa part, garde le silence et préfère continuer selon sa nouvelle stratégie adoptée au lendemain de l'élection présidentielle de 2004, à savoir ne pas communiquer avec les médias. Contacté hier, Djamel Fardjallah, vice-président du parti, a regretté de ne pouvoir s'exprimer sur cette question.