C'est pratiquement la débandade au sein de l'Entreprise nationale d'approvisionnement et de production électronique et de l'électroménager (Enapem). Après la réaction des 85 travailleurs de l'unité d'Oran, c'est au tour de leurs collègues de Annaba et de Constantine de suivre. Avec des salaires impayés depuis neuf mois, une situation sociale des plus alarmantes et la rentrée scolaire qui s'annonce, les travailleurs ont décidé d'attirer l'attention sur eux. Pourtant, avec ses différentes unités de production, dont celle du montage des frigidaires de Annaba, rien n'indiquait que cette entreprise publique économique allait atteindre le fond. Du début des années 1990 et pratiquement jusqu'à 2000, les chiffres d'affaires enregistrés annuellement avec les partenaires turcs et autres Algériens, permettaient l'optimisme. Cadres et travailleurs étaient convaincus que les crises qui secouaient les autres entreprises n'allaient pas les atteindre. En 2003, c'est le désenchantement, voire le sauve-qui-peut. La totalité des ressources, y compris la commercialisation des produits électroniques et électroménagers acquis auprès de concessionnaires, fondirent avant de disparaître totalement. Pour pouvoir assurer le paiement de sa masse salariale de ses quelque 300 travailleurs, l'entreprise a dû se rabattre sur la location de son patrimoine immobilier tout en lançant des appels au partenariat. Elle tenta vainement de généraliser la démarche à travers l'ensemble de ses unités à travers le territoire national. Dès le début de 2005 et jusqu'à aujourd'hui, Enapem est en cessation de paiement d'où l'appel des travailleurs à destination de l'UGTA et des plus hautes autorités de l'Etat.