Des licences de pêche en Afrique peuvent être obtenues au profit de pêcheurs algériens dans le cadre de la coopération bilatérale. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a évoqué hier, en marge des assises de la pêche, la possibilité d'obtention de licences de pêche en Afrique au profit de pêcheurs algériens dans le cadre de la coopération bilatérale. Abdallah Khanafou a notamment spécifié des demandes émanant de la Mauritanie, de la Guinée et du Mozambique qui, selon le ministre, «sont prêts à accueillir les chalutiers algériens dans leurs eaux territoriales». Une entreprise que le ministère veut soutenir et encourager pour favoriser l'importation du poisson pour les besoins de la consommation nationale. A propos de l'interdiction de l'exportation de poisson largement consommé en Algérie comme la sardine, le ministre a indiqué que «la question est encore au stade de la réflexion». «Nous n'avons jamais dit qu'il fallait interdire cette exportation, par contre nous sommes pour une régulation à travers l'exportation d'espèces nobles, comme la crevette royale à forte valeur ajoutée et l'importation de produits à large consommation», a-t-il déclaré. A propos de l'aquaculture, il a indiqué que son département est en attente d'investissements pour exploiter cette filière prometteuse qui compte actuellement 450 emplacements, mais qui souffre encore de beaucoup de retard dans son expansion, ainsi que d'obstacles divers, dont la rareté des concessions et la cherté de l'énergie électrique, par exemple. «Nous faisons tout pour développer cette filière, mais nous avons besoin de bailleurs de fonds pour en assurer l'expansion et la réussite dans le temps.» Il précisera que son département encourage les investisseurs nationaux à s'impliquer dans l'aquaculture, écartant l'ouverture vers le capital étranger. «Nous avons eu une expérience malheureuse avec le partenariat étranger dans le secteur et nous voulons que ce soient les nationaux qui s'impliquent dans ce créneau.» Le ministre estime que «la technologie n'est en rien compliquée et qu'il faut juste une adaptation aux techniques d'élevage». Une possibilité d'accompagnement des exploitants est évoquée par le ministre, dont le département s'appuie sur l'expérience de partenaires étrangers pour l'acquisition du savoir-faire nécessaire au développement de cette filière dans le cadre de projets pilotes particulièrement. Concernant la gestion des ports de pêche, M. Khanafou a déploré le fait que son département qui «gère la ressource en amont et en aval n'ait aucun droit de regard en matière de commercialisation et de transit de poisson». Il estime que «dans le cadre de la stratégie du secteur, il est primordial de transférer les infrastructures de pêche au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques». Les travaux des deuxièmes assises nationales de la pêche et des ressources halieutiques ont débuté hier à l'hôtel Hilton. La rencontre de deux jours est placée sous le thème de «La durabilité de l'exploitation» et vise à décortiquer le schéma directeur arrêté à l'horizon 2025, à la lumière du bilan national du secteur et des recommandations des trois rencontres régionales organisées en mai dernier, à Chlef, Béjaïa et Ghardaïa.Ces assises seront également l'occasion de tracer les objectifs à atteindre dans le cadre du nouveau programme 2010-2014.