La situation dans les territoires occupés du Sahara Occidental est très inquiétante. Un jeune sahraoui a trouvé la mort ce lundi 08 novembre lors des manifestations pacifiques qui se sont déclenchées spontanément au moment où les forces armées marocaines démantelaient le camp de Gdeim Iziz à l'aube du lundi. Selon des sources officielles sahraouies "des dizaines de blessés", dont des cas graves, sont à déplorer au cours de ces affrontements avec les manifestants sahraouis, sortis dans les rues de plusieurs quartiers populaires de la ville occupée pour dénoncer l'attaque matinale contre le camp de Gdeim Izizk. Des témoins oculaires ont affirmé que les forces marocaines ont utilisé des balles réelles contre les manifestants, affirme la même source qui précise que le nombre de morts peu s'alourdir. La presse espagnole parle de 13 morts et d'une centaines de blessés parmi les citoyens civils sahraouis et de trois decès parmi les agents des forces d'occupation marocaines. Les forces de sécurité marocaines épaulées par les forces armées ont pénétré en force, à l'aube de ce lundi, le camp de Gdeim Izizk et l'ont mis à sac en utilisant des bombes lacrymogènes balancées par des hélicoptères et des jets d'eau de citernes à l'heure où les 20.000 personnes dormaient encore dans ce camp sit-in, dressé depuis le 9 octobre dernier à 12 Kms à l'est de la capitale sahraouie occupée. "Plusieurs personnes ont été blessées parmi la population du camp, dont des femmes, des enfants et des vieillards, surpris dans leur sommeil et asphyxiés par les gaz lacrymogènes dont ont fait usage les forces marocaines, armées de matraques", a témoigné un résident du camp joint par téléphone par SPS. "C'est un génocide contre nous, ils (les forces marocaines) ne font pas de distinction, les femmes et les enfants n'ont pas été épargnés", a indiqué Ahmed Moussaoui, défenseur des droits humains, avant que la communication téléphonique ne soit coupée Le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qualifie de "crime inqualifiable" et d'"acte barbare" l'attaque de ce lundi et lance un "appel urgent" au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il exige du Maroc de mettre terme à cette agression. La RASD lance également un appel à toutes les organisations de défense des droits de l'homme, de la société civile et à tous les milieux épris de paix et de justice à travers le monde pour "venir en aide à une population en détresse". "Il est condamnable que tout cela se passe au vu et au su de la MINURSO sans qu'elle ne se prononce ou, au moins, informe l'opinion internationale", déplore, par ailleurs, la RASD.