Au fond de la cale du navire de la SeaTrade, il y avait pas moins de 200 tonnes d'une variété de pomme de terre non homologuée par le ministère de l'agriculture. C'est le premier couac dans l'approvisionnement en semence de pomme de terre durant cette saison placée sous la menace d'un manque de produit sur le marché européen et d'une substantielle augmentation des prix de cession aux fellahs. En effet, tout juste à la veille de la fête de l'Aïd, alors que la consignation du port venait d'être levée, les agriculteurs seront vite rassurés à la vue de pas moins de 3 navires en rade de Mostaganem. Malgré les tentatives de blocages de la part des navires de pêche, la direction du port était parvenue à placer 2 navires au niveau du premier bassin. Mais à la grande surprise des inspecteurs de la protection des végétaux et de ceux de la DCP, la cargaison de l'un des navires sera déclarée non-conforme. Après de multiples palabres avec l'importateur, le navire sera mis dans l'obligation de céder sa place. A son bord, il y avait 2600 tonnes de semence de pomme de terre en provenance de France. C'est grâce à la perspicacité de l'inspectrice de la protection de végétaux du port qu'une première et grave infraction sera détectée. En effet, au fond de la cale du «Captain Mokeev», le navire de la SeaTrade, il y avait pas moins de 200 tonnes d'une variété non homologuée par le ministère de l'agriculture. Rareté de la semence Quand on sait que plus de 80 variétés de pomme de terre sont légalement admises sur le territoire algérien, on ne peut que s'inquiéter de cette tentative d'introduction d'une variété non homologuée. Mais l'inspection ne s'arrêtera pas à cette première infraction puisque les étiquettes d'identification de l'ensemble de la cargaison ne comportaient pas les indications obligatoires en langue arabe. Pourtant, l'opérateur n'est pas un novice en matière d'importation, ce qui accrédite l'hypothèse d'une rareté de la semence sur le marché européen, ce qu'un fonctionnaire de la direction des services agricoles s'est appliqué à démentir sur les ondes de la radio locale. Heureusement qu'une fois le navire évacué vers la rade, ce sont deux autres bateaux qui déchargeront leur semence sans aucune contrainte, l'un des opérateurs s'étant appliqué à vider son navire en moins d'une demi journée. Preuve que certains importateurs n'ont rien à faire dans un secteur où la moindre erreur se paye cash. Il reste à déterminer le prix de vente aux fellahs qui attendent avec la rage au ventre de pouvoir enfin prendre possession de leurs commandes, dont la plupart ont été effectuées à partir du mois de mai dernier, juste après les récoltes de la pomme de terre de saison.