-Les faux billets ainsi que le transfert illicite d'argent vers l'étranger seraient connectés à des réseaux internationaux. Quelles seront les incidences sur l'économie nationale ? Si par le passé l'émission de faux billets a été le fait de petits trafiquants, il semble qu'aujourd'hui elle a pris une dimension plus importante qui fait courir un risque grave concernant notre économie. Cela ne peut être le fait de petits délinquants, mais d'une organisation maffieuse avec des relais intérieurs et extérieurs ! Ce fait n'est possible qu'avec la complicité de dignitaires du régime et de leurs relais ! Et également que par l'état de déliquescence des structures de contrôle de ce pays et d'un certain laxisme un peu voulu, entretenu et intéressé ! Pour ce qui est des transferts illicites, là aussi, et l'exemple de l'épisode Khalifa en est le meilleur indicateur, cette hémorragie de la devise et même du dinar qui s'échangent sur certaines places européennes et arabes, est le fait le plus souvent de dignitaires et autres proches du pouvoir ! Pensez vous que l'on puisse contrôler un dignitaire du régime qui utilise le salon d'honneur pour quitter le territoire ?!Les marchés publics sont également une source de fuite de capitaux et de transferts illicites et l'exemple de Sonatrach, de la pêche et des travaux publics et tant d'autres en sont les exemples ! -Des «délinquants financiers» tentent, selon nos informations, à mettre à l'épargne leurs avoirs, et ce, en investissant dans l'immobilier et en achetant des «valeurs refuges», telles l'or ou les devises étrangères. L'Algérie, selon ces données, connaîtra-t-elle la plus grosse campagne de blanchiment d'argent de son histoire ? Vous posez là la question du contrôle. Un simple agent douanier peut se permettre d'acheter ou construire une villa à des milliards sans qu'aucune autorité fiscale ou autre ne vienne s'enquérir de la provenance de ses fonds. Et que dire de tous ces gens qui ont disparu un temps et qui reviennent aujourd'hui acquérir des biens mobiliers et immobiliers de très grande valeur ? Les responsables du pouvoir et du système sont les premiers à faire dans l'évasion fiscale, le blanchiment d'argent et autres trafics à grande échelle. Il suffit juste de voir leur train de vie pour comprendre. -Que peuvent entreprendre les pouvoirs publics afin de mettre fin à ce «scénario prévisible» par les spécialistes depuis le début de ces affaires ? Les pouvoirs publics ont un rôle important à joue pour diminuer de la valeur du marché parallèle des devises qui a affecté l'image des banques algériennes, elles-mêmes complices dans la manipulation de ce secteur. Mais comment mobiliser les citoyens au moment où certains responsables au plus haut niveau, ou leurs proches, sont impliqués ou supposés impliqués dans les scandales financiers ?