Les émeutes qui ont éclaté dans plusieurs régions du pays ne ciblent ni le gouvernement ni le Président. «Elles visent l'Algérie», a indiqué Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, affirmant que ces actes de violence «ont terni l'image du pays aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur». S'exprimant à la fin d'une réunion du bureau politique, hier à Alger, qui s'est penchée sur ce mouvement de colère qui a gagné tout le pays, le SG du FLN dénonce ce recours à la violence pour exprimer un mécontentement social. Il invite ainsi les citoyens à user de moyens pacifiques pour exprimer leur mécontentement. Le SG de l'ex-parti unique estime que rien ne peut justifier de tels «actes de vandalisme, de pillage et de destruction de biens publics et privés», précisant que le FLN est foncièrement contre ce mode d'expression et de revendication sociale. Pour Belkhadem, ce mouvement de contestation est apolitique. «Il n'a pas eu de revendication politique. Les seuls slogans entendus sont ceux qu'entonnent les supporters dans les stades», précise-t-il. Le FLN appelle par ailleurs à prendre des mesures pour faire face à la flambée des prix des produits de large consommation et à préserver le pouvoir d'achat du citoyen en renforçant le contrôle des prix et en contrant les spéculateurs. Accusant certaines parties de vouloir récupérer ce mouvement de contestation et l'utiliser pour réaliser «leurs propres desseins», Belkhadem appelle également les militants du FLN et tous les citoyens à sensibiliser les jeunes et à mettre en place des espaces de médiation et d'écoute des préoccupations des citoyens. Le SG du FLN a par ailleurs pointé du doigt certaines chaînes de télévision satellitaires, sans les citer, qui, selon lui, ont contribué à amplifier ces manifestations en parlant d'un «pays riche et d'un peuple pauvre» et en donnant des chiffres exorbitants et non vérifiés sur le taux de chômage réel. «Nous n'avons jamais nié l'existence du chômage qui a baissé à 10%. Mais vous savez qu'en Allemagne, par exemple, le taux de chômage est de 9,4%. Des pays développés comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont un taux de chômage oscillant entre 9 et 13%», argumente-t-il, tout en rappelant les efforts de développement consentis au cours de la dernière décennie. «Certes, il y a des manques, des défaillances qui doivent être comblés. Mais je peux dire que l'Algérie, qui a connu l'insécurité et l'absence de développement de 1986 jusqu'à 2000, a fait beaucoup de progrès», insiste Belkhadem qui appelle à cesser de parler de milliards de dollars de réserves de change, comme si cet argent n'est pas utilisé pour le développement du pays.