Les services de l'Etat n'arrivent plus à gérer les commerçants. Hormis les prix de l'huile et du sucre, la flambée des prix dans la wilaya agricole de Aïn Defla touche depuis des mois tous les produits alimentaires et de consommation courante, comme la baguette de pain ou les légumineuses, déplorent à la fois des consommateurs et des responsables. Ces derniers font face, dit-on, à une situation difficile, aggravée par les récents événements en relation avec la hausse des produits alimentaires de large consommation. Aussi, les agents de contrôle accompagnés des services de sécurité ont du mal à opérer, notamment dans les zones à forte concentration urbaine, a déclaré un chef de service de la direction du commerce. Du coup, une partie non négligeable des commerçants échappe aux contrôleurs au détriment du consommateur. Ce dernier, résigné, se contente de balayer du regard les étals bien achalandés des fruits et légumes sans pour autant réussir à remplir son couffin. Beaucoup de ménagères se rabattent actuellement sur les blettes cédées à 15 DA et autres herbes culinaires pour compenser le manque de certaines vitamines. Difficile en effet par ces temps d'accéder à la sardine dont le prix varie selon la qualité entre 250 DA et 300 DA le kilo. Quant au poulet, il est cédé à 320 DA le kg dans une wilaya réputée pour sa grande consommation de viandes blanches et disposant d'un cheptel important au niveau de l'entreprise de Bir Ould Khelifa. Cette situation provoque, on n'en doute pas, le mécontentement du consommateur qui reproche aux services compétents de ne pas accomplir convenablement leur mission. Des intervenants affirmeront avec force arguments que le contrôle n'existe pas, ce qui explique, selon eux, l'anarchie qui règne dans ce domaine. A la hausse des prix de certains produits et de leur qualité douteuse, vient s'ajouter l'usage par des commerçants de balances non réglementaires. Des commerçants s'en défendent, expliquant qu'ils font face à une concurrence déloyale exercée par leurs semblables en provenance d'autres wilayas, lesquels activent, disent-ils, en toute sérénité. A souligner que c'est surtout le marché des fruits et légumes qui pose le plus problème en l'absence d'un marché de gros. Dans ce sillage, le même intervenant expliquera que ses services n'ont pas la latitude d'intervenir sur les prix des marchandises arguant du fait que ceux-ci sont libres et obéissent à la loi de l'offre et de la demande. La même source ajoutera que les interventions des contrôleurs sont davantage à caractère dissuasif et visent, en premier lieu, la sensibilisation à hauteur de 70 à 90%, a précisé le même responsable. Les sanctions tombent en cas de fautes graves qui peuvent affecter la santé du consommateur. Mais, s'interrogent les concernés, à quoi servent alors les services de contrôle s'ils ne protègent pas le pouvoir d'achat du citoyen ? Dans ce chapitre, signalons, d'après la même source, que les services compétents ont effectué durant l'année écoulée quelque 15 000 sorties et ont dressé 900 PV. Pour autant, la situation dans ce secteur demeure, de l'avis des commerçants en règle et des consommateurs, plutôt préoccupante. Il s'agit pour ce même responsable de revoir certaines dispositions portant sur les pratiques commerciales, celles-ci étant nettement dépassées par le temps. Par ailleurs, l'accélération des opérations de réalisation des marchés de proximité et l'aménagement d'un marché de gros, promis par les pouvoirs publics depuis des années, pourraient diminuer la tension dans ce domaine et permettre l'éradication à terme du phénomène du circuit informel. L'année 2011 sera celle qui apportera les solutions idoines à toutes les préoccupations dans ce secteur, ne cessera de répéter le même intervenant. On rappellera que l'année 2007 était celle destinée par les pouvoirs publics à lutter contre le marché informel. Les résultats sont là. Gardons-nous donc de fixer des échéances, estiment des consommateurs sceptiques, rencontrés à Khemis Miliana.