Grâce au travail d'une seule entreprise sous-traitante locale, les entreprises nationales algériennes peuvent économiser un manque à gagner qui serait entre 15 et 20 millions de dinars toutes pièces confondues, selon Mahmoud Bentouati, directeur de Graniflex. Fondée en 2004, son entreprise fabrique des pièces de rechange pour toutes les maintenances industrielles chimiques, plastiques, pharmaceutiques, emballages, etc., mais également les revêtements des cylindres d'impression d'emballages carton et plastic. Ses clients sont la SNTA, Saïdal, la Banque d'Algérie, TMK une entreprise algéro- allemande, la société turque El Hayat de Bouira, Naftal, Gipec, Enajus. Pour la SNVI, il attend l'homologation de ses produits. Etablie à Blida, cette petite PME emploie 14 ouvriers permanents dans un local exigu situé sous la propre maison du propriétaire qui a demandé, en 2006, une assiette foncière pour l'extension de son activité. Le Calpiref (Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et à la régulation du foncier) avait approuvé l'octroi de 2000 m⊃2; en zone industrielle à Blida en avril 2008. Cette décision n'a pas été exécutée à ce jour, indique M. Bentouati qui dit qu'«il s'agit d'un problème spéculatif, administratif et foncier parce que les textes sont très mal interprétés». «Après l'approbation des 2000 m⊃2;, en septembre 2008, il y a eu la fameuse loi Ouyahia qui a bloqué les cessions aux enchères qui sont devenues des concessions par le biais de l'Aniref mais ce n'est pas chaque industriel qui peut aller à l'Aniref car il faut des moyens colossaux et des moyens d'hypothèques pour obtenir les crédits nécessaires», a-t-il déploré, car aux enchères la valeur d'une entreprise dissoute peut être multipliée. Et pour cause, cet opérateur a vécu l'expérience de la soumission pour le foncier dans la wilaya de Médéa qui confirma pour lui la spéculation sur le foncier par voie d'enchères. «J'ai soumissionné à Médéa mais malheureusement j'ai été écarté et l'Aniref m'a renvoyé la même soumission pour le même local EEG qui n'a pas été concédé en raison des spéculateurs qui veulent s'enrichir sur le dos de véritables investisseurs et l'Aniref a donc repris son produit », raconte-t-il. En dépit des difficultés, M. Bentouati tente de se placer sur le marché même si ses capacités de production sont « limitatives » et ne fabrique que les ¾ de ses capacités réelles qui pourraient tripler en créant 25 emplois supplémentaires. Dans ce sen, il projette la fabrication selon les normes européennes de certains joints importés de Chine. Grâce à son extension, avec un investissement de 30 à 40 millions de DA encore, cette entreprise compte fabriquer des nettoyeurs de pipelines pour le compte de Sonatrach. Dans ce sens, M. Bentouati négocie avec une firme autrichienne pour l'achat d'une machine pour 15 millions de DA pour faire de la haute production pour des joints en tous genres. Il vise l'exportation vers le marché africain et estime qu'il est de taille à concurrencer les Européens sur ce marché. A titre d'exemple, dira-t-il, «nous fabriquons actuellement des stators de malaxage pour les conserveries importées avant de Tunisie alors qu'ils sont fabriqués en Italie et vendus en Algérie». Enfin, son chiffre d'affaires est de près de 20 millions de dinars qui pourrait atteindre jusqu'à 50 millions de dinars avec l'extension.