La saison estivale est propice à la transmission des maladies. L'agglomération tentaculaire de Ouled Yaïch, forte de ses 100 000 habitants (classée deuxième après le chef- lieu de wilaya de Blida), vit dans le délaissement et la malvie, alors qu'elle a tous les atouts pour être un centre de convivialité, d'animation et d'activités. La ville est devenue le symbole des cités dortoirs avec tout que cela suppose comme tares et inconvénients. Ouled Yaïch manque d'espaces verts, de lieux de loisirs, d'entretien et souffre d'insalubrité, de délaissement, de fléaux sociaux… Pourquoi cette dégradation du milieu urbain qui s'aggrave de jour en jour, sans que les autorités ne lèvent le petit doigt, et en laissant la situation pourrir ? D'ailleurs, les dernières inondations ont mis la situation à nue. Une virée dans les principaux quartiers, y compris ceux de la devanture montre cette désolation qui perdure. La description est l'image de cités fantômes presque complètement délaissées. A la cité du 1er Mai, jadis très accueillante, il ne reste plus rien de son charme. Les ruelles sont éventrées, pas un pan de routes entretenues. Rien que des fosses profondes, qui parfois coupent carrément le passage. Les travaux d'assainissement, inachevés depuis des années, donnent l'impression d'un chantier en abandon. Dans cette cité, tout baigne dans la saleté et la désolation. Pas de jardins, ni d'espaces verts. Pire, les herbes sauvages envahissent les abords des voies. Aucune initiative pour les nettoyer et les débarrasser des détritus. Dans ces quartiers, il y a une absence totale de nettoyage et de balayage des rues. «Dans le temps, les éboueurs du quartier rendaient les rues et les espaces très propres au quotidien. Aujourd'hui, on n'en voit plus et c'est pour cela que nos rues et nos espaces sont inondés de sachets, d'objets de toute sorte, de détritus et d'immondices», observe Smaïl, un des premiers à s'y être installé. «C'est malheureux d'en être arrivé là, et les responsables de l'APC font semblant de ne s'apercevoir de rien», ajoute-t-il. «Ne se rendent-ils pas compte de cette dégradation. Pourtant, il passent quotidiennement par l'ex-cité des 1000 Logements », se demande t-il. Avec la venue de l'été, ces quartiers à l'abandon sont l'objet de tous les dangers. Il faut ajouter à cela l'insalubrité dans les sous-sols et le foisonnement des moustiques qui propagent les maladies. Ce paysage et ce délabrement, il n'est pas étonnant de voir des maladies s'y répandre, craint Maâmar spécialiste en hygiène. Aux abords de l'oued Béni Azza qui traverse la ville, les lieux ont tout l'air d'un dépotoir accepté et voulu au vu et au su des autorités. C'est la démission la plus totale, engendrant un paysage catastrophique telle une ville de bas-fond d'un pays sous-développé. Comme un malheur ne vient jamais seul, les quelques terrains vagues qui servaient de lieux de loisirs pour les jeunes ont tous été squattés par la wilaya, pour servir de siège à ses directions sans aucun remplacement, privant ainsi les jeunes de leur droit aux loisirs et les contraignant à l'oisiveté.Approché, le président de l'APC, déclare que les services d'hygiène font de gros efforts pour le ramassage des ordures, en reconnaissant tout de même la dégradation des cités. Pour lui, les citoyens ont aussi une responsabilité et leur renvoie la balle. C'est dire que l'amélioration du cadre de vie n'est pas pour demain à Ouled Yaïch.