Doté de 60 milliards de dollars, le Programme national des énergies renouvelables devrait assurer, d'ici 2030, une production de 22 000 mégawatts par an en électricité d'origine renouvelable. Le potentiel maximum d'électricité exportable vers l'Europe est de 10 000 mégawatts. Pour autant, des difficultés d'ordre réglementaire pour l'exportation de l'énergie électrique auxquelles fait face Sonelgaz persistent toujours. D'ailleurs, la compagnie étatique algérienne peine à pénétrer le marché européen de la distribution de l'électricité, selon l'aveu de Noureddine Bouterfa, son président-directeur général. Intervenant, hier, en marge de l'ouverture du Salon de la sous-traitance nationale en matière de fabrication de composants de modules et de systèmes photovoltaïques, ce responsable a déploré le fait que le marché européen soit toujours «verrouillé». L'article 9 de la directive européenne sur l'énergie constitue, à ses yeux, la principale entrave à la réalisation de l'opération d'exportation d'électricité de l'Algérie vers l'Union européenne. A ces écueils d'ordre réglementaire se greffent d'autres contraintes. Pays de connexion avec le marché européen, l'Espagne et l'Italie restent également «fermées», selon les propos de M. Bouterfa. Ce dernier faisait allusion à la saturation des capacités en réseaux électriques de cespays et la réalisation de leurs objectifs respectifs en termes d'énergies renouvelables. La résolution du problème des interconnexions devra être tranché au sein de l'Association des transporteurs d'électricité de la Méditerranée. En même temps, M. Bouterfa a évoqué la relance prochaine du projet de partenariat avec les Marocains autour de l'établissement d'une filiale en Espagne, et ce, pour l'intégration du marché européen. Pour l'instant, rien ne permet de présager que ces obstacles seront levés de sitôt. En attendant que les pays de l'Union européenne lèvent tous les verrous pour le transport de l'électricité issue de l'énergie renouvelable, l'Algérie devra développer son industrie des renouvelables, a plaidé le PDG de Sonelgaz. Une industrie qui doit, selon lui, propulser le Programme national des énergies renouvelables adopté en février dernier par le Conseil des ministres. Des investisseurs étrangers sont intéressés à participer à la mise en œuvre dudit programme, a estimé, pour sa part, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines. Toujours dans le cadre dudit programme, la production nationale d'électricité d'origine renouvelable destinée à la consommation locale, quelque 12 000 mégawatts, est répartie en 2000 mégawatts en éolien, 2800 mégawatts en photovoltaïque et environ 7000 mégawatts en solaire et thermique, a rappelé le conférencier. La phase de production devra intervenir en 2016, après une phase expérimentale de trois ans. D'ici 2013, des modules photovoltaïques seront fabriqués à l'usine de Rouiba. Les centrales de Hassi R'mel et El Oued produiront jusqu'à 150 mégawatts, selon lui.