Contacté par nos soins à propos de la situation des habitants de la commune de Staoueli en quête de régularisation de leur logement, Rachid Bouhadiche, vice-président chargé de l'urbanisme et maire de Staoueli par intérim, a indiqué d'emblée : «Pour ce qui est des habitations situées dans le domaine agricole El Qaria, et qui sont au nombre de 30, de même que les 30 autres logements du domaine Mellal, il n'existe pas de loi à l'heure actuelle pour les régulariser. Ils sont toujours sous contrat de location OPGI. La loi 81-10 relative à la cession des biens immobiliers a été abrogée.» Et de préciser : «L'APC n'a pas pour prérogative de vendre ou de procéder à des transferts de propriété. Les dossiers devaient être déposés avant le 31 décembre 2000 au niveau de la daïra. La commission de daïra avait siégé et délivré des actes de propriété pour certains. Malheureusement, l'information a mal circulé et les délais ont été dépassés. Il y a en tout 697 locataires concernés par cette situation. On veut faire en sorte que ces gens achètent leurs maisons, hélas le législateur a abrogé la loi portant cession des biens de l'Etat.» Concernant l'opération de recensement lancée récemment auprès des habitants établis à proximité des résidences d'Etat, M. Bouhadiche dira : «Je tiens à rassurer les occupants des domaines Chikirou et Ahmed Ben Saïd que le dernier recensement visait seulement à identifier les habitants de la zone de protection de la résidence d'Etat. L'APC n'a aucunement l'intention de les déloger.» Interrogé sur le cas d'éventuelles expropriations enregistrées dans le sillage des investissements touristiques réalisés dans la région, en particulier le projet Emiral, l'élu municipal atteste que deux cas uniquement ont été relevés à ce sujet. Pour ce qui est du foncier communal, Rachid Bouhadiche affirme que «la commune de Staouéli ne dispose pas d'assiette foncière incluse dans le périmètre urbain.» «Il y a des projets d'assiettes qui pourraient se dégager des terrains agricoles accidentés, et qui vont être inclus dans le périmètre urbain. En tout cas, les inscriptions pour des équipements publics ne posent pas de problème», assure-t-il. 5000 DEMANDES DE LOGEMENT Dans la foulée, le vice-président chargé de l'urbanisme préconise de capitaliser du foncier en exploitant le tissu colonial dont regorge la région. «En parlant de la question du foncier à Staouéli, il faut insister sur le problème des indus occupants des biens vacants hérités de l'époque coloniale, et qui, 50 ans après, n'ont toujours pas de papiers», affirme-t-il. Et d'ajouter : «Ils sont des milliers à être dans cette situation et il faut trouver une issue à cette affaire. Nos parents ont lutté avec acharnement contre le colonialisme français et on continue à nous parler des maisons coloniales.» M. Bouhadiche suggère en l'occurrence de récupérer des assiettes foncières en procédant à la démolition des biens coloniaux vétustes. «Comme il s'agit de biens domaniaux, les gens peuvent construire sur les terrains ainsi récupérés. Ils pourraient ériger des R+1 et installer un petit commerce.» A propos des demandes de logements sociaux enregistrées au sein de la commune de Staoueli, Rachid Bouhadiche parle de 5000 demandes déposées pour une population de 47 000 habitants. Il ajoute, en outre, que 4000 dossiers ont été recensés sous la formule LSP. Et de s'indigner : «Il faut savoir que depuis 1989, la commune de Staoueli n'a pas bénéficié du moindre logement social. Nous demandons ne serait-ce qu'un quota pour les familles démunies et les familles victimes de la tragédie nationale.»