La coïncidence du mois de Ramadhan avec la haute saison estivale a véritablement faussé toutes les prévisions touristiques, particulièrement celles des hôtels. En effet, à la veille du mois sacré, les estivants ont plié bagage et sont rentrés chez eux pour se préparer au jeûne, au grand dam des hôtels et autres restaurants qui, du jour au lendemain, se trouvent désertés. Pour sauver la saison, les professionnels de l'Entreprise de gestion du tourisme (EGT Annaba) ont tenté de faire revenir les estivants. L'astuce consiste en des réductions de 50% sur l'hébergement au niveau des hôtels classés. Il faut dire que la proposition est alléchante, d'autant plus qu'elle joint l'utile à l'agréable. Passer des vacances en jeûnant est possible, surtout lorsqu'on sait que toutes les autres commodités sont pratiquement à la portée. Perché à 900 mètres d'altitude sur le mont de l'Edough, l'hôtel El Mountazah de Annaba, qui surplombe majestueusement la forêt de chênes-lièges de Seraïdi, a choisi de proposer, depuis le deuxième jour du Ramadhan, cette option à ses clients. L'annonce a déjà trouvé des répondants : des étrangers musulmans en totalité, car très rares sont les citoyens algériens qui s'y intéressent. Ils sont Syriens, Libanais, Tunisiens, Libyens et même Turcs, qui téléphonent pour se renseigner sur les détails de la formule et surtout le menu spécial Ramadhan. Avec une chambre single à 2250 DA dans un véritable chef-d'œuvre architectural de style méditerranéen, à moins d'une demi-heure d'Annaba par route ou par téléphérique, l'hôtel El Mountazah est le lieu idéal pour passer, en célibataire ou en famille, un Ramadhan de villégiature. Côté animation, un spectacle quotidien est offert à l'hôtel. «Nous disposons de 102 chambres et résidences conçues avec ingéniosité, dans un style méditerranéen recherché, pour assurer un maximum de confort et de bien-être. Spacieuses et bien éclairées, toutes les chambres sont climatisées et dotées de salles de bain, TV couleur avec parabole. La vue est imprenable depuis un balcon donnant sur la forêt. Toutes ces commodités à partir de 2250 DA, je peux vous garantir que nul ne peut trouver mieux. A cela il faut ajouter un f'tour spécial Ramadhan et une animation quotidienne», affirme le directeur par intérim de l'hôtel El Mountazah qui, initialement, avait proposé une pension complète à 3000 DA qui n'avait pas été retenue par la direction générale. Seraïdi, qui allie mer et montagne, est particulièrement indiqué pour passer un Ramadhan revigorant, tout en s'adonnant au farniente. Cependant, très rares sont les jeûneurs algériens, qui d'habitude représentent la quasi-totalité des touristes, qui renoncent à leurs habitudes de passer le mois sacré en famille dans la pure tradition contre un Ramadhan à l'hôtel. «Tous les Algériens préfèrent jeûner à la maison. Beaucoup n'acceptent même pas d'être invités. Chacun de nous a ses habitudes durant ce mois et personne ne se sent plus à l'aise que chez lui. De là à imaginer passer un Ramadhan à l'hôtel, cela relève de l'impossible», s'accordent à répondre plusieurs citoyens annabis auxquels nous avons demandé leur avis.