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«Ce ne sont pas les réseaux sociaux qui ont fait le Printemps arabe»
Patrice Flichy. Professeur en sociologie et directeur de la revue Réseaux
Publié dans El Watan le 28 - 10 - 2009

Internet est-il un espace démocratique ? Ne ratez pas la conférence, ce dimanche 30 au CCF d'Alger, de Patrice Flichy. Dans cet entretien, il tente d'y répondre et aborde le rôle d'internet dans le Printemps arabe.
-Internet favorise-t-il le débat démocratique ?
Internet favorise le débat démocratique de deux façons. D'une part, ce nouveau dispositif de communication permet au citoyen ordinaire, qui a de la difficulté à prendre la parole dans une arène publique, à se manifester de façon anonyme. Mais surtout, la Toile permet une expression diversifiée qui ne correspond pas toujours aux règles du débat public argumenté qui doit déboucher sur une décision. Les formes d'expression sont souvent celles de la vie ordinaire. L'humour et les injures y sont courants. On peut y exprimer sa souffrance, son désaccord, faire circuler une information, non relayée par les médias, évaluer l'action des dirigeants, donner un autre sens aux événements politiques ou sociaux, tout simplement exprimer directement son opinion.
-La libre circulation de l'information et la rapidité avec laquelle celle-ci est propagée, notamment grâce aux réseaux sociaux, est-elle une alternative au journalisme traditionnel ?
On imagine parfois que les blogs et les réseaux sociaux vont se substituer aux journalistes. Si incontestablement, Internet peut donner la possibilité à des amateurs talentueux qui ne peuvent pas créer leur journal, de s'exprimer sous des formes différentes, les nouveaux titres de la presse en ligne ne fonctionnent pas qu'avec les contributions des amateurs, loin de là. Si parfois les journalistes vont moins sur le terrain, ils gardent leur activité centrale de sélection et de vérification de l'information. Le blogueur parle en son nom personnel, le journaliste au nom d'un journal qui doit offrir une garantie de qualité. S'il y a, cependant, une concurrence entre journalistes et internautes, c'est moins sur l'information que sur la critique des biens culturels : musique, livres, spectacles, programmes de télévision. L'accumulation des jugements des internautes finit par jouer un rôle important de prescription.
-On ne peut donc pas parler d'un cinquième pouvoir…
Non. Le réseau est bien adapté à un nouveau mode d'expression démocratique, appelé par certains la contre-démocratie qui permet au citoyen de s'exprimer en dehors des temps d'élection. Il ne s'agit pas de participer à la décision publique, mais de la juger, de la contester ou de la soutenir.
-Peut-on considérer Internet comme une espace libre bien que les sites les plus influents soient aux mains des Occidentaux ?
Si l'Occident et plus particulièrement les Etats-Unis jouent un rôle central dans l'internet, la situation change rapidement, puisque le premier parc mondial est celui de la Chine avec plus de 400 millions d'internautes, et un réseau qui fonctionne très largement en autarcie. De toute façon, Internet est un média jeune qui bouge très vite et qui est loin d'avoir élaboré des standards d'expression qui s'imposent à tous. Aujourd'hui, Internet est beaucoup plus hétérogène que les médias d'information existants.
-Le rôle du blogging et des réseaux sociaux durant le Printemps arabe n'a-t-il pas été surmédiatisé ? Y aurait-il eu «révolution» en l'absence de ces outils ?
La révolution du Printemps arabe, comme bien d'autres, n'est pas la fille d'un moyen de communication particulier. Ce ne sont ni les blogs ni les réseaux sociaux qui ont fait le Printemps arabe. C'est avant tout la souffrance d'une société et la volonté de certains de ses membres de se lancer dans une nouvelle forme d'action politique. Les acteurs de ces révolutions ont simplement trouvé dans Internet des ressources adaptées à leur mouvement qui ont permis de lui donner une plus grande audience. Par ailleurs, la possibilité d'utiliser les réseaux sociaux a amené certaines personnes (notamment les jeunes) qui maîtrisaient bien ces outils à s'engager plus activement dans le mouvement. Mais le Printemps arabe a utilisé bien d'autres formes d'action comme l'occupation de lieux symboliques, comme la place Tahrir au Caire. Ces occupations sont même devenues des références qui ont inspiré d'autres mouvements sociaux comme celui des «indignés» de la Puerta del Sol à Madrid.

* A 17h, 7, rue Hassani Issad. Tél. : 021 73 78 20/21. Et le 5 octobre à 15h au CCF de Constantine.


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