C'est en présence de Karim Tabbou, premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), que se sont déroulées, jeudi dernier, les activités organisés par la fédération de Tizi Ouzou à l'occasion du 48e anniversaire de la création du parti. Ainsi, à la maison de la culture Mouloud Mammeri, l'on a assisté à une conférence-témoignage avec les anciens militants de la formation de Hocine Ahmed qui se sont étalés, dans leurs interventions, notamment sur l'insurrection armée contre le pouvoir, en 1963. M. Ben Mekhlouf, ancien militant du FFS et combattant de l'ALN, a déclaré : «J'ai été interpellé quelques jours seulement après l'arrestation de Hocine Aït Ahmed. Je travaillais à cette époque comme agent de bureau au Palais du gouvernement. On était incarcéré à Alger puis transféré à Berrouaghia. On a été torturés, mais on n'a pas livré à nos tortionnaires le moindre renseignement sur l'insurrection.» Et d'ajouter que de nombreux militants de sa génération ont subi le même sort, citant, à titre d'exemple, le professeur M'barek Aouadhui qui s'est exilé en France car «il était recherché par le régime qui voulait l'arrêter, encore une fois, après avoir bénéficié d'une grâce présidentielle à la faveur du coup d'Etat du président Boumediène, en 1965». D'autres anciens de la formation de Hocine Aït Ahmed se sont succédé à la tribune pour revisiter les étapes de la création du parti. Pour l'occasion, on a également a assisté à l'intervention de Karim Tabbou, premier secrétaire national du vieux parti de l'opposition, qui a estimé que la journée de jeudi dernier était une virée dans l'histoire puisqu'elle a permis, a-t-il dit, aux anciens et aux jeunes militants du FFS de se rencontrer : «Ces gens-là ont permis au FFS de rester sur ses principes fondamentaux, fier, debout et cohérent. Ils sont comme une boussole politique qui nous guide aujourd'hui à aller toujours de l'avant. Le parti doit rendre hommage à ces hommes qui ont milité durant des moments très difficiles.» Et de poursuivre : «Nous avons choisi de faire du 29 septembre une journée du martyr dans une Algérie de contrefaçon politique.» Evoquant la situation politique actuelle en Algérie, l'orateur a déclaré : «L'anniversaire de la création de notre parti coïncide avec l'ouverture de la tripartite» qu'il considère comme «une sorte de caste de corrompus». «Aujourd'hui, le citoyen s'est rendu compte que le pouvoir a essayé à mainte fois de le manipuler mais sans y parvenir.» Pour étayer ses propos, le n°2 de FFS a affirmé : «Le régime a organisé de fausses émeutes pour empêcher un soulèvement populaire authentique car il sait que l'Algérie est le pays le plus mûr pour le changement.» Les décideurs ont, selon lui, «tenté de mettre en place une stratégie pour éviter de vraies émeutes». Par ailleurs, notons que le 48e anniversaire de la création du FFS s'est déroulé encore une fois dans la division, mais aussi dans la sérénité. Des contestataires à la direction nationale du parti ont marqué, eux aussi, l'événement à leur manière ; ils ont organisé un recueillement à la mémoire des martyrs du FFS au cimetière de M'douha, où ils ont déposé une gerbe de fleurs suivie de prises de parole. Le docteur Aït Belkacem a rappelé essentiellement aux présents le parcours du parti. Les contestataires prévoient d'organiser une réunion le 7 octobre, à Tizi Ouzou pour, disent-ils, «discuter de la situation actuelle du FFS».