Le problème de transport ne concerne pas simplement les zones enclavées de l'intérieur du pays. Des milliers de citoyens de la localité d'El Qaria, à Sidi Menif, dans la commune de Zéralda, se plaignent du problème de transport de voyageurs. Cette agglomération, constituée de belles villas, de nouvelles constructions ainsi que d'un imposant bidonville, souffre le martyre, notamment en hiver. Pour se rendre à Zéralda-ville, les résidants sont obligés de parcourir près d'un kilomètre à pied, sur une pente harassante vers le centre de Sidi Menif, ou se diriger du côté de l'autoroute et attendre le passage d'un bus. La longue distance des deux itinéraires pénalise grandement les citoyens, notamment les femmes et les personnes âgées. Le problème, affirment nos interlocuteurs, est encore plus compliqué : à Sidi Menif, le nombre de bus assurant la navette vers l'agence de Zéralda est loin de répondre à la demande. «Aux heures de pointe, les usagers sont entassés dans les bus et parviennent à peine à respirer, alors que durant les heures de moindre affluence, les citoyens sont contraints d'attendre durant des dizaines de minutes», raconte un jeune citoyen. Et pour cause, les transporteurs ne décident de démarrer qu'une fois le bus plein, parfois, ils passent plus de 40 minutes à l' arrêt et abandonnent les usagers qui attendent impatiemment sur la voie publique. Les clients, indignés par ce dysfonctionnement qui perdure depuis plusieurs années, réclament le renforcement de cette ligne. Les habitants d'El Qaria et des bidonvilles, les premiers pénalisés, demandent l'ouverture d'une ligne directe, reliant leurs quartiers à la ville. «On ne peut plus supporter cette situation. En hiver, on arrive aux arrêts de bus trempés de la tête aux orteils», s'est indigné un autre citoyen.Par ailleurs, nos interlocuteurs ont indiqué ne pas comprendre la non-dotation de cette localité en bus supplémentaires, d'autant que la route est en bon état. En outre, les habitants du bidonville ont, à nouveau, lancé un cri de détresse en direction des autorités publiques. «Nous savons que notre relogement n'est pas pour demain, mais au moins qu'ils daignent améliorer nos conditions de vie», tempête un père de famille. Il affirme que la plupart des résidants souffrent de conditions de vie insupportables. Outre les dangers du raccordement anarchique au réseau électrique et l'absence de l'eau potable, les habitants des baraques pâtissent énormément de l'insalubrité due au non-branchement des baraques au réseau d'assainissement. La situation dans certaines habitations «est catastrophique» et la menace de réapparition de maladies graves est «imminente», indique un autre citoyen rencontré sur place. Selon lui, les autorités publiques, bien qu'au courant de cette situation, n'ont rien fait. «Nous leur avons demandé de procéder dans un premier temps au bitumage des ruelles pour éviter les accidents, hélas, elles ont réalisé des travaux sur la route adjacente menant vers les nouvelles constructions et ont abandonné les travaux à l'entrée du bidonville», raconte notre interlocuteur, tout en dénonçant le «mépris» des responsables.