Décédé lundi dernier à l'âge de 73 ans d'un arrêt cardiaque, le général de corps d'armée, en retraite depuis 2004, a été inhumé, hier après-midi, au cimetière de Ben Aknoun, sur les hauteurs d'Alger. L'enterrement a eu lieu en présence d'une assistance nombreuse, composée des membres de sa famille, de ses proches et de hauts responsables politiques et militaires. En effet, tout le pouvoir ou presque a fait le déplacement pour rendre un dernier hommage à l'une des personnalités influentes du régime qui a marqué l'histoire de l'Algérie ces vingt dernières années. Tous les hauts responsables militaires, actuels et anciens, étaient présents. Le ministre délégué à la Défense nationale, Abdelmalek Guenaïzia, le chef d'état-major Gaïd Salah, le général Mohamed Touati ainsi que les généraux à la retraite Khaled Nezzar et Abdelhamid Djouadi ont tenu à accompagner Mohamed Lamari à sa dernière demeure. Même l'invisible général Toufik était là. A son apparition, les agents de police, présents en force, ont empêché les photographes de presse de prendre des photos. «Pas de photos ! Pas de photos», ont-ils lancé à l'adresse des nombreux reporters postés à l'entrée du cimetière, dont le portail a été d'ailleurs fermé. Seuls les officiels ont été autorisés à y accéder. Les responsables du gouvernement, en particulier le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, et le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia étaient parmi les premiers à arriver sur les lieux. Ils ont été suivis par les présidents du Conseil de la nation Abdelkader Bensalah, de l'APN Abdelaziz Ziari et du Conseil constitutionnel Boualem Bessaieh. Des personnalités politiques nationales, dont les anciens chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Belaïd Abdesselam, Rédha Malek et Mokdad Sifi, ont fait aussi le déplacement. Les obsèques se sont déroulées également en présence des responsables de partis politiques et d'une foule d'anonymes. L'on a remarqué en revanche, l'absence de l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2004, Ali Benflis. Dans une déclaration à l'APS (les journalistes de la presse écrite n'ont pas été autorisés à entrer dans le cimetière), le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, affirme que «l'Algérie a perdu, avec le décès de Mohamed Lamari, un patriote sincère et un nationaliste convaincu». «Le défunt était un homme doté d'une grande qualification, un intellectuel et un organisateur avéré. Au niveau de l'armée, il avait réalisé de très grandes œuvres dans la lutte contre le terrorisme (...) et il a marqué de son empreinte une bonne génération d'officiers de l'Armée nationale populaire», déclare-t-il. Pour sa part, l'ancien ministre de la Défense et général à la retraite, Khaled Nezzar, indique que le défunt était connu pour son dévouement dans son travail au niveau de tous les postes de responsabilité qu'il a eu à assumer au sein de l'institution militaire, mettant en exergue son rôle dans la lutte contre le terrorisme et dans la restauration de la paix et de la sécurité dans le pays : «C'était un enfant de l'Algérie qui avait assumé son rôle en tant qu'Algérien.» Le général-major à la retraite, Abdelhamid Djouadi, ami proche du défunt, précise que Mohamed Lamari était un homme «très appliqué, intelligent, rationnel et plein de sagesse. Il était un grand patriote qui a donné à l'Algérie le meilleur de lui-même et qui s'opposait à toute forme d'extrémisme».