Plusieurs wilayas sont dans le viseur, dont Biskra et Ghardaïa, avons-nous appris d'une source proche de ce dossier. Le chef de l'Etat a appelé à une enquête au sujet du blocage de plusieurs centaines projets d'agriculture au niveau de plusieurs wilayas du pays. Il voulait que les choses soient tirées au clair après que plusieurs correspondances mettent en cause certains comportements de responsables de wilaya s'opposant à la politique de concession des terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat en vue de créer de nouvelles exploitations. Plusieurs wilayas sont dans le viseur, dont Biskra et Ghardaïa, avons-nous appris d'une source proche de ce dossier. Cependant, d'autres wilayas, comparées à ces deux dernières, enregistrent des performances appréciables en matière d'investissement dans le domaine de l'agriculture. Il s'agit de M'sila, Ouargla et Béchar, avons-nous appris également. L'Algérie n'a d'autre choix que de soutenir l'investissement privé dans l'agriculture car, de par l'évolution des performances du secteur, le privé tire l'essentiel de la croissance tant en amont qu'en aval. Le secteur est riche de quelque 1,1 million d'exploitants ; il représentait, à fin 2011, un peu plus de 16% du produit intérieur brut hors hydrocarbures, 25% de la population active et couvrait, surtout, 70% des besoins nationaux en produits alimentaires. Cependant, plusieurs investisseurs sont pieds et poings liés faute d'un quitus qui relève du bon gré des responsables de wilaya. L'enquête en question a pour finalité de situer les responsabilités du désinvestissement agricole dans certaines wilayas, réputées pourtant à fort potentiel. L'enquête en question, nous explique-t-on, devrait faire la lumière sur certaines pratiques nuisibles à l'investissement dans l'agriculture et contraires aux efforts consentis à même de rehausser l'indice de performance du secteur. Au plan juridique, la mise en place d'instruments, dont la loi sur l'orientation agricole de 2008 et la loi sur le foncier agricole de 2010, est venue donner la base à même de conforter l'investissement privé dans le secteur. Au plan financier, l'agriculture bénéficie annuellement d'un budget de 200 milliards de dinars. Des produits de financement avantageux et incitatifs à taux zéro ont été mis en place, dont le crédit Rfig, le crédit Tahadi et le crédit fédératif (des crédits de campagne, d'investissement et de fédération destinés aux industriels et aux agriculteurs). Cette dynamique, qui se matérialise à travers les différents incitatifs financiers et les nouvelles lois en matière d'encadrement juridique, constitue le noyau dur du projet envisagé par le ministère de Rachid Benaïssa : réduire la dépendance de l'étranger en produits alimentaires. Actuellement, l'agriculture algérienne couvre 70% des besoins nationaux en produits alimentaires, tandis que les 30% restants sont couverts par les importations. Mais comme à l'accoutumée, les résistances à ce projet sont réelles. Aux lobbies des importations s'ajoutent maintenant les responsables locaux de wilaya qui lézardent les attentes. L'enquête en question a pour objectif de situer les responsabilités.